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L'article provient de Le Journal de Québec
Société

«Harcèlement» et «intimidation»: les nouveaux mots magiques du marché du travail

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Photo portrait de Marie-Eve Doyon

Marie-Eve Doyon

2023-01-17T10:00:00Z
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Votre emploi va mal ? Vous vivez des conflits au travail ? Ça sent la soupe chaude à l’approche de votre prochaine évaluation de performance ?

« Harcèlement psychologique », « milieu de travail hostile », « intimidation » et « personnalité toxique », autant de mots magiques qui pourraient vous sauver. Lancez l’un de ces mots-grenades et voilà votre emploi protégé, du moins pour un temps.

Retour du balancier

Pendant de nombreuses années, les mots magiques qui donnaient accès aux meilleurs emplois et aux plus hauts échelons des entreprises étaient « effort », « expérience » et « performance ».

Bien entendu, ça aidait beaucoup quand vous étiez un homme, encore mieux, un homme blanc.

Les temps changent et avec eux, les jeux de pouvoir dans les organisations.

Juste retour du balancier ou dérive nécessaire, les hiérarchies truffées d’abus de pouvoir, de dénigrement et d’exigences inatteignables ont fait place aux politiques d’équité, à la gestion participative bienveillante et aux processus RH inclusifs.

Quelque part entre les deux, la sacro-sainte rectitude politique a fait changer de main le gros bout du bâton.

Le cauchemar des gestionnaires

De nos jours, les employeurs ont tellement peur des justiciers du web que dès qu’ils entendent le murmure d’une allégation, fondée ou non, ils présument le pire, et non l’inverse. On vous accuse ? Vous êtes cuit.

Les meilleures pratiques en gestion des ressources humaines veulent que les entreprises se dotent de politiques en matière de harcèlement au travail. Or, l’ordre des conseillers en ressources humaines agréés publie également un article à propos des plaintes non fondées qui ne sont, malheureusement, pas que des exceptions.

Le problème, c’est qu’un nombre infime d’employeurs osent aujourd’hui mettre en doute les allégations qu’ils reçoivent pour ne pas être à leur tour accusés de « protéger les abuseurs » et de « tolérer un milieu de travail hostile ».

Désormais, la simple idée qu’une plainte puisse être formulée suffit à faire trembler les boss.

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