Pourquoi la télé les boude? Guylaine Tremblay et Denis Bouchard répondent
Pour tout savoir sur la pièce «Fallait pas dire ça!»: agentsdoubles.ca.
Patrick Delisle-Crevier
Plus de 15 ans après avoir formé un couple chouchou du public dans Annie et ses hommes, Guylaine Tremblay et Denis Bouchard se retrouvent dans la pièce Fallait pas dire ça!, de Salomé Lelouch, dont ils signent la mise en scène et incarnent les rôles principaux. Ils nous parlent de ce projet, mais aussi de la grande amitié qui les unit depuis la fin des années 1980.
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Guylaine, Denis, parlez-moi de la genèse de votre nouveau projet...
Guylaine: Des producteurs m’ont appelée pour me proposer de jouer dans cette pièce à deux personnages. Je l'ai lue, puis on m'a demandé avec quel acteur je voudrais jouer. La réponse a été claire et instantanée: je savais très bien que je voulais faire ça avec Denis, parce que je sais qu'on travaille bien ensemble et que c’est le fun. On est à la même place tous les deux, on se dit toujours les choses de façon très simple et très claire. J’ai alors demandé à Denis, et en discutant avec lui, on s’est dit qu'on avait envie de jouer dans cette pièce, mais qu’il fallait aussi en signer la mise en scène. On avait envie de relever ce défi ensemble. S’il n’avait pas voulu, peut-être que je ne l’aurais pas fait. Le théâtre, c’est exigeant, et il faut être bien entouré.
Que peut-on dire de cette pièce?
G.: C’est une pièce savoureuse et c’est le fun de jouer un couple qui s’aime et qui, le temps d’une fin de semaine, décide de faire un petit lac-à-l’épaule et de faire du ménage. C’est la prémisse de cette pièce. Ils s’obstinent, ils ne sont pas toujours d’accord et ils se remettent en question. Elle est une femme d’affaires prospère, il est sculpteur et travailleur autonome et ils mènent une belle vie ensemble. On a changé certaines choses par rapport à la version française, dans laquelle les rapports homme-femme étaient trop différents de notre vision ici, au Québec.
Denis: Ils se demandent aussi s’ils souhaitent continuer ou pas cette relation. Ils dressent un bilan et décident de se choisir à nouveau au bout de tout ça. Au final, il y a un peu de chacun de nous dans les personnages de Diane et Normand.
Pourquoi est-ce devenu aussi simple pour vous deux de travailler ensemble?
G.: Dans notre parcours professionnel, on a fait la rencontre de plusieurs personnes. Mais une complicité comme celle que j’ai avec Denis, ça ne se trouve pas souvent. C’est même très rare, et quand c’est très rare, c’est aussi très précieux. Donc, quand je me lance dans un nouveau projet et que mon personnage a un mari, c’est Denis. C'est mon mari professionnel! Je le propose parce que quand je suis avec lui, je n’ai même pas l’impression de travailler tellement c’est un plaisir. Nous avons une connexion et une complémentarité profondes.
D.: Dans la vie, c’est rare de rencontrer sa partenaire de jeu, et Guylaine, c’est ma partenaire. Ça faisait 14 ans qu’on n’avait pas joué ensemble, mais dès qu'on a commencé à travailler sur la pièce, c’était comme si ça faisait 14 minutes. Quand on est ensemble, on est toujours en sécurité l’un avec l’autre.
Vous rappelez-vous de votre première rencontre?
D.: Oui, c’était au pub De Londres à Berlin, sur la rue Saint-Denis, juste en face du Théâtre du Rideau Vert. Tous les acteurs se retrouvaient là après les spectacles et, un jour, on s’est retrouvés à la même table à jaser et à rire. On s’est rendu compte qu'on aimait les mêmes choses et qu'on avait beaucoup d’affinités, alors c’est toujours resté comme ça entre nous. On a ensuite travaillé ensemble et ça n’a jamais arrêté.
N’avez-vous jamais eu d’attirance l’un pour l’autre ou l’envie de former un couple?
G.: Jamais! Il n’a même jamais été question de ça entre nous. On a passé beaucoup de soirées ensemble et il n’y a jamais eu l’ombre d’un flirt entre nous. Nous sommes comme frère et sœur. C’est très drôle parce que nous sommes nés à la même date et à la même heure, mais pas la même année; on est deux Balance ascendant Balance. Et puis, je viens de Charlevoix, et les ancêtres de Denis sont de ce coin-là. Denis, pour moi, c’est un membre de ma famille. Entre nous, la sexualité est remplacée par la création. Il y a aussi beaucoup d’humour! Denis me fait encore rire et je pense que je le fais rire aussi.
D.: On est complètement complémentaires. Parfois, je lui dis: «Guylou, occupe-toi de ça, parce que ce n’est pas ma force», et elle fait de même pour certaines choses dans lesquelles elle excelle moins que moi. On se divise facilement les tâches, et le travail sur la pièce se fait de façon très organique entre nous. Même chose pour l’écriture: je rédige un bout, je le lui envoie, elle reprend à partir de là, et inversement.
Avez-vous aussi un projet de coécriture?
D.: Oui, on fait ça en parallèle de notre travail sur la pièce. On écrit un livre sur notre amitié. C’est fort intéressant de se plonger ensemble dans nos souvenirs.
Vous avez formé un couple à l’écran pendant sept ans dans Annie et ses hommes. Quel souvenir en gardez-vous?
G.: C'est un souvenir professionnel merveilleux et humain. On s'est croisés sur la même scène de théâtre et on a joué un peu ensemble dans 4 et demi. Je me souviens que quand j’ai décroché le rôle dans Annie et ses hommes, j’ai appris que Denis avait passé l’audition pour le rôle de Hugo, mais qu'il n'était pas intéressé. Je l’ai alors appelé pour lui dire que j’allais le tuer s’il n’acceptait pas le rôle! Finalement, il a dit oui. On ne pouvait pas passer à côté de ça. Finalement, on a été meilleurs en couple à la télé que dans la vie... Quand on a tourné la série, on était tous les deux dans des situations amoureuses catastrophiques. On était en train de divorcer et on se réfugiait dans le rôle de ce couple télévisuel qui marchait si bien.
D.: J’ai beaucoup appris à travers le personnage de Hugo et la façon dont Annie et lui surmontaient les embûches. Ça a changé ma vie et fait de moi un meilleur partenaire amoureux. Mon personnage était beaucoup plus intelligent que moi sur le plan amoureux et il m’a nourri. Annie et ses hommes a été spéciale pour nous.
À quoi ressemble votre amitié? Vous voyez-vous souvent?
G.: Ça dépend des périodes. Parfois, on travaille tous les deux comme des fous et on ne se voit pas tant que ça. Avec la famille et tout ça, ce n’est pas toujours évident. Mais chose certaine, on reste toujours en contact. Je sais que je peux appeler Denis n’importe quand.
D.: On va parfois déjeuner ensemble, histoire de nous mettre à jour, et on va toujours voir les projets de l’autre. J’ai trouvé Guylaine exceptionnelle dans Janette, dernièrement. C’est une grande, grande actrice. On essaie de toujours de se tenir à jour sur nos projets jusqu’à nos prochaines retrouvailles.
Il me semble qu’un projet télévisuel avec vous deux, ce serait une bonne idée!
G.: Nous ne tournons pas beaucoup à la télévision. Denis et moi, on est rendus à un âge où les rôles se font plus rares. Mais proposer un projet ensemble pourrait très bien être la prochaine étape pour nous. Quand on est vieux, la télévision nous appelle moins, c’est une loi non écrite. À part pour Veille sur moi — un projet que j’ai moi-même proposé —, eh bien, je n’ai pas été appelée pour jouer à la télévision depuis cinq ans.
D.: Je me verrais bien jouer un couple de petits vieux avec Guylaine au petit écran. Je n’ai jamais attendu les appels pour travailler et j’ai souvent créé mon propre travail, alors le prochain projet pourrait bien être l’histoire d’un couple de petits vieux campés par Guylaine et Denis... On verra!