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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Guy Ouellette quitte la politique avec déception

Guy Ouellette, député de Chomedey, à Laval, lors d’une période de questions à l’Assemblée nationale. Après avoir été exclu du Parti libéral du Québec peu après les élections de 2018, il y siège comme indépendant.
Guy Ouellette, député de Chomedey, à Laval, lors d’une période de questions à l’Assemblée nationale. Après avoir été exclu du Parti libéral du Québec peu après les élections de 2018, il y siège comme indépendant. Photo d’archives
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Rémi Nadeau | Bureau parlementaire

2022-08-29T09:07:50Z
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Le vétéran député de Chomedey Guy Ouellette se retire, amer, de la vie politique, alors que Dominique Anglade refuse de le reprendre au Parti libéral du Québec (PLQ).

Depuis des mois, l’ex-enquêteur a laissé planer la possibilité de solliciter un nouveau mandat comme indépendant, sans rendre les appels des médias.

« Ça ne me tentait pas d’y répondre à cette question-là [sur son avenir politique], parce que je ne savais pas quoi dire. Ça m’obligeait à réfléchir », explique M. Ouellette, qui s’est confié hier à notre Bureau parlementaire, jour du déclenchement de l’élection.

Il a finalement tranché. Il ne sera pas sur les rangs.

Après avoir représenté les citoyens de Chomedey, à Laval, pendant 15 ans, il soutient que la décision lui a été « imposée ». Ce qu’il souhaitait, c’est réintégrer l’équipe du PLQ.

« Mme Anglade ne veut pas signer mon bulletin de candidature, malgré qu’il y a eu des excuses de l’UPAC (Unité permanente anticorruption) en juin passé. »

Silence radio

Guy Ouellette ne lui a jamais parlé depuis qu’elle est cheffe.

Il soutient que certains de ses ex-collègues ont plaidé pour son retour lors de réunions du caucus du PLQ, mais qu’elle a fait la sourde oreille.

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« La majorité du caucus libéral voulait que je revienne », soutient l’élu de 70 ans, qui a déchanté lorsque Dominique Anglade a affirmé publiquement qu’elle ne le reprendrait pas, le printemps dernier.

Guy Ouellette a été arrêté par l’UPAC en 2017, soupçonné d’avoir été la source de fuites d’informations relativement à des enquêtes en cours.

Puis, lors du déclenchement de l’élection de 2018, un reportage a révélé que deux adresses courriel qui lui étaient associées avaient servi à transmettre à la Coalition Avenir Québec (CAQ) de l’information embarrassante pour les libéraux.

Il avait été exclu du caucus du PLQ peu après sa réélection.

Le député maintient aujourd’hui qu’il n’a rien coulé à l’adversaire.

Château fort

Déçu, il prévient son ancienne formation politique qu’elle risque de subir des pertes dans la région lavalloise, et qu’elle pourrait même s’incliner dans Chomedey, un château fort.

« Moi, si elle signe ma feuille, je suis à Chomedey et ça change toute la dynamique à Laval. Alors que là, ça risque de changer, mais pas dans le sens qu’ils pensent », dit-il.

Malgré tout, Guy Ouellette affirme qu’il ne veut pas se poser en victime.

« Vous ne m’avez pas entendu dans les cinq dernières années, je ne me suis pas plaint, je ne me suis pas défoulé. C’est une déception, mais la vie continue », conclut-il.

LA SAGA GUY OUELLETTE 

Octobre 2017 : Arrestation de Guy Ouellette dans le cadre de l’enquête « Projet A » de l’UPAC

Octobre 2018 : Québec charge le Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) d’enquêter sur la façon dont l’UPAC a dirigé l’investigation ayant mené à son arrestation

Novembre 2018 : Guy Ouellette poursuit le gouvernement du Québec pour 550 000 $, pour atteinte à sa réputation

Septembre 2020 : Guy Ouellette publie son livre Qu’on accuse ou qu’on s’excuse, pour raconter son histoire

Mai 2021 : Les deux policiers de l’UPAC qui ont mené l’enquête « Projet A » réclament 100 000 $ au député

Juin 2021 : L’UPAC présente ses excuses à Guy Ouellette pour son arrestation « injustifiée »

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