Guy Lafleur [1951-2022]: Vite sur patins, vite en affaires
Il avait investi beaucoup de temps ces dernières années dans ses alcools
Jean-Michel Genois Gagnon et Francis Halin
La légende Guy Lafleur a non seulement tenu en haleine le peuple québécois sur la glace, mais il était aussi vite sur ses patins en affaires avec ses vins et son gin à son goût 100 % québécois.
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« Il a été un grand joueur de hockey. Il aurait pu être un grand homme d’affaires aussi. Il avait un très bon flair », confie Gilles Chevalier, en entrevue au Journal, son ami de longue date et partenaire d’affaire de Vins et Spiritueux Guy Lafleur.

« Jeudi, je lui ai dit de ne pas s’inquiéter parce qu’on allait continuer de s’occuper de la marque. Il a fallu que je lui dise », lance-t-il au bout du fil.
En août 2020, Le Journal s’était entretenu avec Guy Lafleur, qui lançait son Gin no 10 au Verger Hemmingford qui le produit, en Montérégie.
Après la séance photo, la légende vivante s’était assise à la bonne franquette à une table à pique-nique pour accorder une entrevue sans compter les minutes.
« En séries éliminatoires, on disait : “On va les poivrer, les Flyers ou les Bruins”. C’est une expression que j’utilisais à l’occasion », avait expliqué le Démon blond à propos de son inspiration pour son gin au poivre.

Pour la suite du monde
Vendredi, son ami Gilles Chevalier avait le cœur gros parce qu’il perd non seulement un grand ami, mais un partenaire d’affaires hors pair.
Car l’ex-joueur du Canadien n’était « pas un porte-parole » dans l’entreprise, insiste Gilles Chevalier : il visitait les distributeurs avec lui sur le terrain. Il pensait vite comme l’éclair et était de toutes les décisions de la compagnie.
« Chaque fois qu’un produit rentrait dans une province, on se textait. C’était énormément de plaisir », raconte l’entrepreneur, qui le côtoyait depuis 35 ans.
Aujourd’hui, pour l’honorer, Gilles Chevalier veut faire grandir l’entreprise.
« On a lancé ça pour nos familles. Nos filles sont impliquées. C’est le projet de deux familles. C’est pour cela que ça va continuer », dit-il, en révélant qu’un mousseux doit être lancé bientôt.
Explosion de la demande
Au Journal, Gilles Chevalier précise que c’est son ami consultant en vin et spiritueux, Raymond Nantel, qui a trouvé le Verger Hemmingford pour produire le Gin no 10 de Guy Lafleur.

Joint par Le Journal vendredi, son propriétaire, François Pouliot, disait déjà sentir l’engouement des Québécois pour les produits développés par la légende.
« On vient d’avoir une commande de 860 caisses en fin d’avant-midi, a-t-il confié. Son gin était déjà dans le palmarès des cinq meilleurs vendeurs. »
Encore sous le choc, le propriétaire du Verger Hemmingford s’est souvenu à quel point Guy Lafleur était un fin connaisseur, d’une grande générosité.
« Il posait de bonnes questions. Parfois, les hommes d’affaires voient juste un signe de piastre, alors que lui prenait part au processus », a-t-il déclaré.
Guy Lafleur | 1951-2022 Depuis 2019, Guy Lafleur souhaitait conquérir le pays avec ses vins et son Gin no 10, disponibles notamment au Québec, en Ontario et en Nouvelle-Écosse.
Ce sont 97 475 bouteilles du hockeyeur qui sont passées par la Société des alcools du Québec (SAQ) en deux ans, dont 70 892 bouteilles du fameux gin Guy Lafleur no 10, qui est produit à la cidrerie québécoise.
►Au total, Vins et Spiritueux Guy Lafleur a commercialisé six produits alcoolisés, dont quatre vins rouges et un vin blanc. Les quantités étant limitées, certains sont aujourd’hui difficiles à trouver en succursale.
Les ventes des produits de Guy Lafleur à la SAQ

Source: SAQ