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Culture

Guy Jodoin se confie sur son rôle du frère Paul dans «La dernière communion»

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Nathalie Slight

2025-05-31T10:00:00Z
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Qu’il incarne un père en deuil dans Indéfendable, un ministre dans La candidate ou encore un directeur de la Sécurité du Québec dans Alertes, Guy Jodoin s’investit dans chacun de ses personnages. Dans la série La dernière communion, il campe frère Paul, un ex-religieux qui sort du placard.

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Guy, comment as-tu réagi lorsqu’on t’a proposé de jouer dans La dernière communion?

On entend souvent dire que lors d’une présentation, un bon concept tient en une seule phrase. On en a un parfait exemple avec La dernière communion, une comédie impliquant trois frères qui défroquent après avoir passé une grande partie de leur vie dans une communauté religieuse. Ç’a immédiatement piqué ma curiosité.

Qu’est-ce qui t’a plus particulièrement accroché dans le personnage de frère Paul?

Frère Paul est le plus timide du trio, dont les autres membres sont frère Pierre et frère Jean (Jean-Pierre Bergeron et Fayolle Jean). Après de longues années passées dans le placard, il s’émancipe sexuellement. J’ai souvent incarné des gais au petit et au grand écran, mais jamais avec l’angle religieux. C’est ce qui m’a plu. (rires) Il y a quelques années, j’ai dû sortir publiquement pour affirmer que je n’étais pas gai, car il y avait des rumeurs persistantes à ce sujet. Si j’avais une préférence pour les hommes, j’en aurais parlé sans hésitation, mais ce n’est pas le cas. Peut-être que ces rumeurs vont repartir à cause de mon rôle du frère Paul!

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Qui dit personnage découvrant sa sexualité dit scènes délicates. Comment as-tu abordé cet aspect de ton personnage?

Par exemple, la scène de la masturbation comportait quelques paroles, et nous avions peu de temps pour la tourner. Même si La dernière communion est une comédie, je ne voulais pas que la scène soit vulgaire. Je voulais qu’elle soit belle et douce, comme si c’était une délivrance pour lui.

Étais-tu mal à l’aise de la tourner?

J’ai joué des scènes beaucoup plus gênantes que celle-là, puisque frère Paul s’inscrit sur une application gaie et multiplie les rencontres. Rencontrer un comédien, qu’on le connaisse déjà ou pas, pour faire semblant de coucher avec lui, ça, ça met mal à l’aise! (rires)

Quel est ton rapport à la religion?

Mon père a rencontré ma mère lorsqu’elle incarnait le premier rôle dans une pièce de théâtre dirigée par des religieuses, dans le sous-sol de l’église, à Coaticook. Le premier rôle masculin s’est désisté, mon père l’a remplacé, et mes parents sont tombés amoureux. Ils sont mariés depuis plus de 60 ans, mais si ce n’avait été de ce coup de foudre, mon père serait devenu prêtre. Enfant, j’allais à l’église avec mes parents toutes les fins de semaine.

Aimais-tu ça?

Le prêtre connaissait tous ses paroissiens et prenait le temps de jaser avec tout le monde; c’était une ambiance très communautaire. Lorsque notre église a fermé, il a fallu en fréquenter une autre, plus grande, plus éloignée. C’est là que j’ai décroché.

Parlons de ton look. As-tu gardé la couronne et la moustache longtemps?

Non, pas trop, heureusement! Pour camper mon personnage, je devais avoir l’air plus vieux que je le suis dans la vraie vie. J’ai proposé ce look — peu avantageux, disons-le — aux membres de l’équipe. Ils ont accepté, mais je les ai avertis qu’après une certaine date, je devais revenir à un look plus normal pour les enregistrements de l’émission Le Tricheur

Pourtant, on t’a vu arborer différents looks au fil des ans à la barre du Tricheur!

J’ai eu les cheveux longs, puis rasés, avec ou sans teinture, et j’ai parfois eu une barbe. Mais une couronne avec une petite touffe de cheveux au milieu, c’est un look particulier! Durant le tournage, je suis allé voir ma mère. Je portais une casquette pour cacher mes cheveux. Lorsque je l’ai enlevée, elle m’a dit que j’étais beau. Voilà un parfait exemple de l’amour inconditionnel d’une mère! (rires)

LA SÉRIE LA DERNIÈRE COMMUNION EST PRÉSENTÉE SUR VIDEO.TELEQUEBEC.TV.

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