Guide Michelin Québec: le savoir-faire québécois, «une surprise pour le monde gastronomique»
Selon son directeur international, l’édition Québec du Guide Michelin risque de bien surprendre le monde de la gastronomie à l’échelle planétaire


Vincent Desbiens
Si les inspecteurs du Guide Michelin étaient bien conscients de la qualité de la cuisine gastronomique québécoise, l’organisation estime que la sélection relevée du premier opus de l’édition Québec risque de surprendre bien des membres de l’industrie à l’échelle planétaire.
«Il y a cette identité, ce niveau de maîtrise et d’excellence qui va probablement déjà au-delà de ce dont les Québécois eux-mêmes ont conscience, soutient le directeur international des Guides gastronomiques Michelin, Gwendal Poullennec. La cuisine québécoise est à un niveau de raffinement et de qualité loin de ce que le public mondial imagine [...]. Cette sélection est une surprise pour le monde gastronomique.»

Les inspecteurs du guide réputé ont été particulièrement impressionnés par la qualité et la variété des produits typiques du terroir québécois. M. Poullennec estime même que les chefs de la province devraient être encore plus fiers de cet atout.
«Je pense que les chefs québécois et canadiens ne se rendent pas complètement compte de cette force. Ils pourraient être encore plus fiers de leur identité culinaire et en faire un véritable atout pour promouvoir la destination», poursuit-il, ajoutant que l’objectif du Guide Michelin est justement d’appuyer cette démarche.
Jeunes et matures
Un autre aspect de la cuisine québécoise qui a sauté aux yeux des évaluateurs est sans contredit la jeunesse des chefs cuisiniers qui se démarquent par leur créativité et leur savoir-faire.
«Ce sont des chefs qui maîtrisent parfaitement l’approvisionnement en produits de qualité et les techniques d’une cuisine mature. Ils ont de la personnalité et une vraie fougue [...]. Après avoir semé les graines, on espère que le Guide Michelin va créer une dynamique d’émulation positive qui va pousser tout le monde à se dépasser», souligne M. Poullennec.

Il rappelle également que les Étoiles Michelin ne sont pas permanentes et qu’elles «doivent être méritées» chaque année.
«La sélection va être appelée à changer d’année en année. Des restaurants pourraient monter en gamme, d’autres faire leur première apparition dans nos mentions. Je crois que ça aura aussi une influence positive sur la qualité de la gastronomie et sur l’industrie touristique.»
Du travail en région
Les dix dernières années témoignent d’une accélération fulgurante dans la qualité de la cuisine québécoise, selon le directeur international des guides gastronomiques. C’est ce qui a poussé le Guide Michelin à s’y intéresser davantage.
Il fait toutefois remarquer, à juste titre, que les lauréats des différentes mentions du Guide Michelin Québec sont concentrés le long de la vallée du Saint-Laurent.

«Nos inspecteurs ont fait le tour de la province, y compris dans les régions éloignées. Au-delà de ce couloir-là, présentement, on ne voit pas le même niveau. On espère que d’autres restaurants feront éventuellement leur apparition dans le Guide, et, pourquoi pas, deviendront étoilés», conclut Gwendal Poullennec.
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