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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Guichet d’accès à la première ligne: les médecins de la FMOQ réclament un médiateur

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Photo portrait de Patrick Bellerose

Patrick Bellerose

2024-05-16T04:00:00Z
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En plus de son bras de fer avec les agences de placement, le ministre Christian Dubé doit encore régler le dossier du Guichet d’accès à la première ligne. À deux semaines de l’échéance, les médecins de famille réclament maintenant la nomination d’un médiateur afin d’éviter de perdre leur prime pour la prise en charge des patients orphelins. 

Le ministre de la Santé a annoncé, le mois dernier, son intention de mettre fin à ce forfait annuel de 120$ par patient instauré pour la création du GAP, qui permet aux nombreux Québécois sans médecin de famille d’obtenir un rendez-vous en clinique.

Christian Dubé affirme vouloir en évaluer l’efficacité avant de reconduire la prime. «Il n'y aura pas plus d'argent s'il n'y a pas plus d'accès», affirmait-il en avril.

  • Écoutez l’analyse de Gaétan Barrette, ancien ministre de la Santé et des Services sociaux via QUB :

Mais malgré deux rencontres et un échange de propositions, les négociations sont dans l’impasse, affirme la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).

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«Nous constatons à ce jour que les parties sont aux antipodes et très loin d’une entente. Nous craignons que la fin très prochaine de cette entente ait des impacts plus que négatifs sur l’organisation des soins en première ligne et sur la population», écrit la fédération syndicale, dans une lettre destinée aux ministres Christian Dubé et Sonia LeBel, dont notre Bureau parlementaire a obtenu copie.

Le président de la FMOQ, le Dr Marc-André Amyot, réclame la nomination d’un médiateur afin de trouver une solution avant la fin des primes, le 31 mai prochain.

«Nous sommes confiants que celui-ci reconnaîtra la nécessité de prolonger temporairement l’Entente sur l’accès au bénéfice de la population», écrit le Dr Amyot.

Déjà des impacts

Vice-président de la FMOQ, le Dr Guillaume Charbonneau s’explique mal la volonté du ministre Dubé de mettre fin au forfait qui a permis la création du GAP, étant donné son «grand succès» pour améliorer l’accès à la première ligne.

  • Écoutez l'entrevue avec Dr. Guillaume Charbonneau, médecin de famille et vice-président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ) au micro d’Alexandre Dubé via QUB :

Lui-même médecin en Outaouais, où sévit une grave pénurie de personnel, le Dr Charbonneau déplore la fin du GAP. «Ça va tellement mal partout. [...] Pour une fois, on avait une entente qui nous permettait de renverser la vapeur», souligne-t-il.

La mesure avait permis de recruter des médecins à la retraite ou en établissements, venus donner quelques heures. Des médecins ontariens ont également accepté de venir travailler grâce à ce système.

Même s’il espère une entente, le Dr Chabonneau souligne que le mal est déjà fait, à court terme.

«Nos horaires pour le mois d’août sont faits», dit-il. Devant l’incertitude, les médecins de l’Ontario et ceux qui travaillent dans les urgences ont accepté des quarts de travail ailleurs.

Statu quo à Québec

Au cabinet du ministre Dubé, on affirme simplement avoir pris acte de la demande de la FMOQ de nommer un médiateur.

«Nous continuons de financer le GAP et le personnel qui œuvre à diriger les patients vers le bon professionnel, écrit son attachée de presse. [...] Entre-temps, nous nous attendons à ce que chacune des parties respecte ses engagements envers les Québécoises et les Québécois.»

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