Guerre tarifaire: voici comment s’adapter aux contre-tarifs

Des produits en provenance des États-Unis coûteront plus cher au Québécois et aux Canadiens dans les prochaines semaines, et ce, dans plusieurs secteurs de dépenses. Voici comment adapter votre budget à cette nouvelle réalité économique.

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Face aux tarifs douaniers annoncés par Donald Trump, le Canada a confirmé mardi une riposte de 25% sur 30G$ de produits américains. D’autres tarifs sur 125G$ de marchandises américaines doivent aussi entrer en vigueur dans 21 jours.

Voiture: acheter maintenant ou attendre?

Si vous comptiez acheter une voiture, qu’elle soit neuve ou usagée, sachez que vous devrez revoir votre budget à la hausse, selon les prévisions d’experts consultés par l’Agence QMI. Le prix d’un véhicule neuf pourrait bondir de 6000$ ou plus.

«Toutes les voitures fabriquées en Amérique en tout ou en partie vont être affectées, parce qu’elles traversent plusieurs fois la frontière. Ça va complètement chambouler la donne et créer un chaos. Une partie de voiture peut être fabriquée à Oshawa, en Ontario, avec des pièces américaines, ensuite on envoie la voiture à Détroit pour la finaliser et on la ramène ici. Imaginez 25% de tarifs à chaque fois», explique Jacques Nantel, professeur, chercheur et spécialiste du commerce de détail à HEC Montréal.

Face à une hausse de prix des voitures neuves, le marché des véhicules usagés pourrait voir une augmentation de la demande, suivie d’une hausse des prix.

Rénovations: vaut mieux reporter?

Vos projets de rénovations pourraient aussi être ralentis par les contre-tarifs, selon M. Nantel, qui prévient que les accessoires de salle de bain, entre autres, seront touchés.

«Si vous pensiez faire des rénovations dans les prochains mois, ne faites pas votre chambre de bain, parce que presque tout ce qui est accessoire, il y aura des contre-tarifs. Une grande majorité de ces produits sont importés», mentionne M. Nantel.

Impact à court terme sur votre panier d’épicerie

À l’épicerie, plusieurs aliments américains, dans pratiquement tous les groupes alimentaires, coûteront 25% plus cher.

«Certains produits comme le jus d’orange, ça va être dur d’avoir des substituts canadiens. Les agrumes, les abricots, pêches, cerises [...], ce sera 25% plus cher pour le consommateur», soutient Philippe Goulet-Coulombe, professeur au Département des sciences économiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Pour ceux et celles qui veulent faire des économies, le stockage de produits secs, dont les noix et le lait d’amande, peut être une bonne option.

Prix de l’essence: les avis partagés

Les États-Unis dépendent majoritairement du pétrole canadien. Des contre-tarifs pourraient entraîner une diminution de la demande ici, ce qui pourrait être avantageux pour les consommateurs canadiens. Les avis d’experts sont toutefois partagés, selon M. Goulet-Coulombe.

«C’est ambigu, tous les paris sont bons. Ça va dépendre de plein de choses, notamment comment les gros producteurs vont répondre. S’ils vendent moins de pétrole aux États-Unis, soudainement on en a plus à vendre au Québec et au Canada et ça augmente l’offre, donc on pourrait penser que ça va baisser le prix à la pompe. Mais si ça ne se passe pas, on n’aura pas cet effet-là», affirme-t-il.