Guerre tarifaire: le Canada «bien positionné» s’il y a une récession, selon Carlos Leitão

Le Canada est «quand même bien positionné» pour faire face à une éventuelle récession causée par les tarifs douaniers de Donald Trump, selon l’ex-ministre des Finances du Québec et futur candidat libéral aux élections fédérales de ce printemps, Carlos Leitão.

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En entrevue à LCN, celui qui sera candidat dans la circonscription de Marc-Aurèle-Fortin à Laval pour le parti de Mark Carney estime que les menaces du président américain seront au cœur de la campagne électorale qui devrait être déclenchée dimanche par le premier ministre.

«Je pense que la question de l'urne sera quel gouvernement sera le mieux équipé pour faire face à cette menace, dit-il. Je pense aussi qu'on doit perdre un peu de notre naïveté canadienne peut-être, s'adapter à la nouvelle réalité.»

«La nouvelle réalité, c'est que notre voisin et partenaire qu'on pensait très fiable, en fin de compte, ne l'est plus, ajoute-t-il. Alors, il va falloir vraiment qu'on réoriente notre économie.»

Celui qui a été ministre des Finances au sein du gouvernement de Philippe Couillard entre 2014 et 2018 assure cependant qu’il est d’avis qu’il ne serait pas utile d’utiliser la même «rigueur budgétaire» qui avait marqué son mandat au provincial pour redresser les finances du pays si cette menace se concrétise.

«Les finances publiques doivent être soutenables à long terme, dit-il. Ça, j’ose espérer qu’il y a un vaste consensus politique au Canada et au Québec. Les revenus que nous avons doivent être suffisants pour couvrir nos dépenses courantes.»

«Maintenant, il y a des moments où cela ne peut pas arriver, dont par exemple, si l’on va en récession parce qu’il y aurait cette guerre commerciale, clairement, ce n’est pas en période de récession qu’on va rééquilibrer le budget.»

Si le pays venait à être plongé en récession, M. Leitão est d’avis qu’il est en bonne posture pour y faire face.

«Cependant, je vous dirais que le Canada est quand même bien positionné parce que nous avons toujours une cote de crédit qui est AAA, la meilleure au monde, mentionne-t-il. Ce n'était pas notre cas au Québec en 2014. On n'était pas AAA, on était même AA moins.»

«Et donc, à ce moment-là, au Québec, c'était absolument impératif de revenir à l'équilibre budgétaire, renchérit-il. Au Canada, présentement, on n'est pas dans la même situation.»

Il estime cependant qu’un resserrement des finances publiques serait de mise si l’incertitude économique venait à s’estomper au cours des prochains mois ou prochaines années.

«S'il n'y a pas de récession, là, on doit mettre en place des politiques budgétaires beaucoup plus rigoureuses», avance-t-il.

Voyez l’entrevue complète dans la vidéo ci-dessus