Guerre Israël-Hamas: la faim, nouvel ennemi des personnes dans la bande de Gaza

Samuel Roberge
La faim est devenue le nouvel ennemi des personnes prises au piège dans l’enclave palestinienne de Gaza, au Proche-Orient. Des collaborateurs de l’Agence France-Presse (AFP), eux-mêmes confrontés à la famine, en témoignent.
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«Depuis que l’AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim», a déclaré la Société des journalistes de l’AFP dans une publication sur X, lundi.
Depuis que l’AFP a été fondée en août 1944, nous avons perdu des journalistes dans des conflits, nous avons eu des blessés et des prisonniers dans nos rangs, mais aucun de nous n’a le souvenir d’avoir vu un collaborateur mourir de faim.
— La SDJ de l'AFP (@SDJ_AFP) July 21, 2025
Nous refusons de les voir mourir. pic.twitter.com/cIEp5PhmNV
Même la direction de l’agence s’est dite «angoissée» face à la «situation effroyable» vécue par ses collaborateurs dans la bande de Gaza.
Selon François Audet, directeur de l'Observatoire canadien sur les crises et l'action humanitaire de l’UQAM, la crise actuelle est le résultat d’une volonté politique du gouvernement israélien visant à affaiblir la population civile.
«Les derniers de l'AFP sont en train de souffrir de la faim, pourraient mourir de faim d'ailleurs prochainement, explique M. Audet en entrevue sur les ondes de LCN, lundi. Ce sont deux millions de personnes qui sont affamées et c'est le contrôle total par Israël des portes d'entrée sur Gaza, notamment de toute l'aide alimentaire et humanitaire. Alors c'est une crise qui est créée par l'homme, ce n'est pas une crise créée par la nature et c'est une famine aussi qui est politique, qui est créée par Israël, qui refuse l'entrée systématique d'envois massifs d'aide alimentaire.»

Plusieurs dirigeants occidentaux ont dénoncé les actions d’Israël, mais ces prises de position demeurent insuffisantes, selon lui.
«Il n'en demeure pas moins que ça ne change rien, ajoute-t-il. Alors clairement, il n’y a que les États-Unis qui ont encore peut-être une capacité d'influence sur Israël.»
Dans un contexte où la majorité des pays cherchent à préserver de bonnes relations commerciales avec les États-Unis, peu osent exercer de pression sur le président américain, souligne-t-il.

En attendant un éventuel cessez-le-feu, la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer, et le bilan humain ne cesse de s’alourdir.
«La population souffre de faim, les dernières organisations humanitaires souffrent de faim, les journalistes présents également, poursuit M. Audet. Alors c'est ça qu'il faut espérer, il faut espérer que dans un an, il y ait une fin des hostilités et qu'on ait trouvé une solution à ce conflit qui, évidemment, déstructure complètement la géopolitique régionale actuellement.»
Voyez l’entrevue intégrale de François Audet dans la vidéo ci-haut.