Guerre en Ukraine: voici les tentatives infructueuses de Trump pour régler le conflit
AFP
Entre coups de pressions et déceptions, rappel des tentatives jusque-là infructueuses de Donald Trump de régler le conflit en Ukraine, avant la rencontre vendredi en Alaska entre le président américain et son homologue russe Vladimir Poutine.
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Rapprochement russo-américain
Donald Trump avait un temps promis de mettre fin «en 24 heures» au conflit en Ukraine une fois au pouvoir. Tout juste arrivé à la Maison-Blanche le 20 janvier, il somme Vladimir Poutine de trouver un accord de paix avec Kyïv, sous peine de sanctions.
Le 12 février, le président américain provoque la stupeur en annonçant avoir convenu lors d'un appel téléphonique avec Vladimir Poutine de lancer des négociations directes «immédiates». Il juge irréaliste une adhésion de l'Ukraine à l'OTAN et un retour aux frontières d'avant l'annexion de la Crimée par Moscou en 2014.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky exhorte ses alliés européens à éviter qu'un accord ne soit forgé «dans le dos» de Kyïv et de l'Europe.
Dès le 18, se déroulent à Ryad les premiers pourparlers américano-russes au niveau des chefs des diplomaties depuis l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022.
Altercation avec Zelensky
Parallèlement, Donald Trump réclame à l'Ukraine un accès à ses minerais stratégiques en compensation de l'aide militaire et économique américaine fournie, mais Volodymyr Zelensky repousse mi-février un premier projet d'accord.
Les jours suivants, Donald Trump critique vivement le président ukrainien, qu'il qualifie de «dictateur». Puis, dans une spectaculaire altercation à la Maison-Blanche le 28 février, il l'accuse d'être «irrespectueux» envers les États-Unis et menace de «laisser tomber» l'Ukraine.
Il annonce ainsi le 3 mars une «pause» dans l'aide militaire à l'Ukraine, comme dans le partage de renseignements.
Volodymyr Zelensky multiplie les gestes d'apaisement envers Washington, tandis que les 27 pays de l'Union européenne s'accordent pour renforcer leur défense et aider l'Ukraine.
Exigences de Poutine
Les restrictions américaines sur l'aide militaire et le partage de renseignements sont levées quand Kyïv, en difficulté sur le front, accepte le 11 mars une proposition américaine de cessation sans condition des combats, pour 30 jours.
Vladimir Poutine accepte pour sa part une trêve de 30 jours, mais uniquement dans les frappes sur les infrastructures énergétiques, moratoire fragile que les deux parties s'accuseront mutuellement de violer.
Après de nouvelles discussions en Arabie Saoudite, la Maison-Blanche annonce fin mars un accord de principe sur un cessez-le-feu en mer Noire, mais celui-ci est aussi compromis par les conditions posées par Moscou.
Le mois suivant, la Russie mène des frappes massives en Ukraine. Donald Trump accuse Volodymyr Zelensky de compromettre les pourparlers en refusant de reconnaître la souveraineté russe sur la Crimée, avant d'émettre des doutes sur la volonté de Vladimir Poutine de mettre fin à la guerre.
Accord avec Kyïv sur les minerais
Après des semaines de tractations, États-Unis et Ukraine signent le 30 avril un accord prévoyant de donner aux entreprises américaines un accès aux ressources naturelles de l'Ukraine et de créer un fonds d'investissement pour la reconstruction du pays.
Alors que la Russie intensifie ses attaques contre l'Ukraine, le président américain estime le 26 mai que Vladimir Poutine est «devenu complètement fou» et «joue avec le feu».
Mi-juin, il se dit autant «déçu» par l'Ukraine que par la Russie.
Ultimatum à Poutine
Disant s'inquiéter de la baisse de leurs stocks de munitions, les États-Unis annoncent début juillet une pause dans la livraison de certaines armes à Kyïv. Mais Donald Trump, «mécontent» de l'attitude de Vladimir Poutine, s'engage ensuite à envoyer davantage d'armes à l'Ukraine, par le biais de l'OTAN.
Alors que plusieurs cycles de pourparlers en Turquie n'ont rien donné, le président américain donne 50 jours à Vladimir Poutine pour mettre fin à la guerre sous peine de sévères sanctions, ultimatum ensuite resserré à dix jours et censé expirer le 8 août.
Ce jour-là, Donald Trump annonce une rencontre avec son homologue russe le 15 août en Alaska pour discuter d'un règlement du conflit, qui comprendra selon lui des «échanges de territoires».
Entre-temps, les relations russo-américaines ont connu un pic de tensions, avec l'annonce début août du déploiement de deux sous-marins nucléaires américains après des déclarations jugées provocatrices de l'ex-président russe Dmitri Medvedev.