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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Guerre en Ukraine: réfugiés accueillis à bras ouverts par le Québec

Des Ukrainiens ont été reçus avec grande émotion à leur arrivée dimanche à l’aéroport de Montréal

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Photo portrait de Nora T. Lamontagne

Nora T. Lamontagne

2022-05-29T14:19:06Z
2022-05-30T02:45:21Z
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Les réfugiés ukrainiens du premier vol nolisé à atterrir au Québec ont versé quelques larmes et poussé un soupir de soulagement en posant le pied dans leur nouveau pays d’adoption.

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« Maintenant, je n’espère que le repos et la paix. On est si fatigués d’entendre les sirènes d’alerte à la bombe à longueur de journée... », a témoigné Dariia Berezhna, qui étudiait jusqu’à récemment la psychologie à Kyïv.

Des retrouvailles remplies d’émotions.
Des retrouvailles remplies d’émotions. Photo Martin Alarie

Comme environ 300 de ses compatriotes, elle a pris dimanche un vol affrété par le gouvernement canadien depuis Varsovie jusqu’à Montréal.

Environ 300 Ukrainiens étaient attendus avec grande impatience par une foule composée de proches, de familles d’accueil et de représentants d’organismes communautaires.
Environ 300 Ukrainiens étaient attendus avec grande impatience par une foule composée de proches, de familles d’accueil et de représentants d’organismes communautaires. Photo Martin Alarie

 

« Nous, on est excités de les accueillir, mais il faut se rappeler qu’ils arrivent d’une région en guerre », a souligné Orysia Krucko, porte-parole du Congrès ukrainien canadien. 

  •  Écoutez l'entrevue avec Jean Boulet, Ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration Ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale sur QUB radio :  
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Tonnerre d’applaudissements

Preuve de cet enthousiasme, la première petite famille à arriver a été accueillie par un tonnerre d’applaudissements et des gerbes de fleurs aux couleurs du drapeau ukrainien. 

Le ministre québécois de l’Immigration, Jean Boulet, et la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, ont aussi souhaité la bienvenue aux nouveaux arrivants.

Le ministre québécois de l’Immigration, Jean Boulet.
Le ministre québécois de l’Immigration, Jean Boulet. Photo Martin Alarie
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly.
La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly. Photo Martin Alarie

« L’accueil est vraiment très touchant », a glissé Dmytro Mariichuk, entouré de sa femme et de ses cinq enfants épuisés par le voyage.

La plupart des réfugiés ont ensuite été pris en charge par des proches ou une famille d’accueil, lors de rencontres ou de retrouvailles hautes en émotion. 

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Les autres voyageurs ont été dirigés vers un hôtel pour un séjour gratuit de 14 jours.  

Mais sitôt arrivés, certains planifiaient déjà de quitter le Québec pour Calgary, Toronto ou Ottawa, a constaté Le Journal.


Le Canada a prévu trois vols nolisés pour des Ukrainiens. Le premier a atterri plus tôt cette semaine à Winnipeg et un troisième est attendu à Halifax.  

DES ANIMAUX DORLOTÉS

Une vingtaine d’animaux de compagnie ont aussi eu droit à un accueil spécial grâce à la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA).

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Après un voyage éprouvant en compagnie de leurs maîtres, ces chats et ces chiens ukrainiens — dont au moins un pug, un bouledogue français et plusieurs chihuahuas — ont atterri dimanche au Québec.

« Le vol est très stressant pour eux aussi, surtout s’ils voyagent en soute », a souligné Laurence Massé, directrice des communications pour la SPCA de Montréal. 

PRESQUE COMME CHEZ EUX

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

La communauté ukrainienne avait tout prévu pour que ses ressortissants ne soient pas trop dépaysés en arrivant ici, du chant de l’hymne ukrainien au pain traditionnel.

Revêtue d’une magnifique blouse brodée, Vlada Polishchuk attendait les nouveaux arrivants en portant un korovai, un pain rituel ukrainien soigneusement décoré.

« Traditionnellement, c’est un symbole d’accueil », explique la jeune femme associée au Congrès ukrainien canadien.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

À ses côtés, des Québécois d’origine ukrainienne entonnaient peu après l’hymne national de leur mère patrie intitulé L’Ukraine n’est pas encore morte.

Pendant ce temps, des interprètes trilingues s’assuraient de bien diriger les réfugiés qui ne parlaient ni anglais ni français. 

IMMIGRÉE À 84 ANS

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Une Ukrainienne de 27 ans qui n’avait pas vu sa grand-mère depuis trois ans l’a retrouvée à l’aéroport de Montréal.

Ivanka, qui préférait taire son nom de famille, a enfin été réunie dimanche avec son aïeule de 84 ans.

Cette dernière a fui les environs de Lviv pour se réfugier chez sa fille en Pologne pendant de longs mois, avant de finalement entreprendre un voyage vers le Canada pour venir rester chez son autre fille.

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« On a déjà prévu d’adopter un chaton pour ne pas qu’elle s’ennuie ici », a raconté Ivanka. 

UN DIXIÈME ET DERNIER PAYS

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

La guerre a forcé une petite famille ukrainienne à fuir à travers une grande partie de l’Europe avant d’enfin arriver à Montréal.

« On a été en Turquie, en Géorgie, en Pologne... Au total, on a traversé 10 pays en deux semaines », souffle Olena Kozmenko, aux côtés de son conjoint Yevhen et de leur fils Ivan.

En dernier recours, ils ont quitté avec leur chien Bafi la ville de Melitopol, dans le sud-est du pays, le 4 avril dernier. Dès les premières heures de l’invasion, les autorités municipales ont capitulé face aux Russes.

« On espérait la victoire des soldats ukrainiens, mais on a dû se résoudre à partir », témoigne le père de famille. 

UNE MAISON TOMBÉE DU CIEL

Photo Nora T. Lamontagne
Photo Nora T. Lamontagne

La famille nombreuse de Dmytro et Oksana pourra vivre à son aise dans une maison grâce à un couple de Repentigny qui la leur laissera et passera plutôt l’été au camping.

Les deux Ukrainiens et leurs cinq enfants — Anastasia, les jumeaux Daniil et Nikita, Andrii et Mia — souffleront un peu grâce à la générosité de Louise Jalbert et de Roger Chenard, qu’on peut voir sur la photo.

« Ça nous fait plaisir, si ça peut leur rendre la vie plus facile », a affirmé M. Chenard, en attendant la venue de ses protégés en compagnie de sa fille, de son beau-fils et d’un couple d’Ukrainiens pour les aider à communiquer.

La rencontre entre tous a finalement donné lieu à des accolades dans un joyeux mélange de russe, d’ukrainien, d’anglais et de français.

« Le plus important pour nous, c’était de sauver les enfants, puis de pouvoir leur donner une éducation », a témoigné Dmytro Mariichuk, reconnaissant.

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