Guerre des tarifs: des vacances en VR, oui, mais pas aux États-Unis
Les amateurs de voyages en VR délaissent les destinations américaines pour rester au pays


Anouk Lebel
Pas question d’aller aux États-Unis pour de nombreux Québécois qui voyageront quand même en véhicule récréatif cette année, mais au Québec, dans les Maritimes, dans l’Ouest canadien ou encore... jusqu’au Mexique.
«Les États-Unis, c’est barré!» lance Sylvie Lebel, qui vient tout juste de prendre sa retraite comme chauffeuse d’autobus de la Société de transport de Montréal.
«Comme bien du monde, on pensait passer nos hivers en Floride, finalement on a acheté un VR et on va voyager au Canada. On va aller sur la Côte-Nord», renchérit son conjoint, Armand Bissonnette.
L’engouement pour les voyages en véhicule récréatif ne faiblit pas, a constaté Le Journal au Salon du VR, qui se tient jusqu’à dimanche au Palais des congrès de Montréal.
Mais force est de constater que nombreux sont ceux qui refusent d’aller aux États-Unis depuis l’élection de Donald Trump, un sentiment intensifié par la guerre des tarifs.
Engouement pour le Québec
«On voulait aller à Myrtle Beach, en Caroline du Sud, ou en Virginie, mais le Monsieur de l’autre bord, il n’est pas accueillant», explique Richard Gibeau, qui voyagera au Québec avec sa conjointe, à bord de leur petite roulotte Prolite, avec leurs vélos.
«Il y a tellement de belles places au Québec, on s’est dit "pourquoi pas?"» dit-il.
Après trente ans de voyages au New Jersey, au Maine et au Vermont, Carole Leclerc stationnera pour la première fois son VR de ce côté-ci de la frontière cet été.

Comme plusieurs, elle pensait passer ses hivers en Floride lorsque son mari prendra sa retraite, dans deux ans.
«On va aller au chaud, mais au Mexique. Ça sera ça tant que les États-Unis ne changeront pas de président», dit-elle.
Quant à Richard Limoges et sa conjointe, ils troqueront le VR contre l’avion en direction du Panama l’hiver prochain.
Produits d’ici
«Il y a un regain d’intérêt pour voyager localement, mais aussi pour les produits québécois», se réjouit Jessica Galarneau, directrice générale de VR Prestige.

L’entreprise québécoise vend des véhicules de classe B entièrement fabriqués à Terrebonne avec des pièces faites localement ou en provenance d’Europe.
«Avant, avoir un produit québécois, c’était un atout. Mais, depuis une semaine ou deux, c’est encore plus concret. Avant de s’intéresser aux caractéristiques du produit, les gens vont s’intéresser à la provenance», dit-elle.