[VIDÉO] Guerre des stupéfiants: voyez trois scènes d’agressions perpétrées par les soldats du Blood Family Mafia à coups de hache et de lampe de poche
Kathryne Lamontagne, Félix Séguin et Eric Thibault
Jusqu'à la toute fin de sa cavale, Dave «Pic» Turmel a exigé des preuves vidéo des agressions qu’il commandait avant de payer les auteurs. Notre Bureau d’enquête a d’ailleurs mis la main sur trois récentes scènes d’agressions violentes perpétrées par les soldats du Blood Family Mafia à coups de hache et de lampe de poche.
«M’excuse, man», dit l’une des victimes tabassées en s’adressant à la caméra après qu’un de ses assaillants lui eut ordonné de présenter ses excuses à Turmel (voir encadré ci-dessous).
Ces trois attaques auraient été perpétrées au cours des dernières semaines, notamment dans Bellechasse. Les vidéos représentaient aussi une façon pour Dave «Pic» Turmel de s’assurer d’obtenir des excuses de la part des victimes pour l’avoir trahi.
Dans l’engrenage
Les assaillants retenus pour effectuer ces tâches étaient souvent des vertes recrues, selon nos sources. Il pouvait s’agir de jeunes qui n’étaient pas très familiers avec le milieu criminalisé et qui se sont retrouvés, bien malgré eux, recrutés pour poser des actes de violence, notamment pour acquitter une dette de drogue.
«Si la personne n’accepte pas de faire des actes de violence, ils vont la menacer, ils vont faire brûler des voitures, [il y aura] des coups de feu à sa résidence. À un moment donné, ces personnes-là vont se sentir obligées de travailler et là, elles rentrent dans la spirale et ça n’arrête pas là», illustre un enquêteur, qui n’est pas autorisé à parler aux médias.
« Les jeunes n’avaient pas le choix : ils recevaient un message par Signal, c’était le Pic: ‘’On va te transférer de l’argent, fais ça, si tu ne le fais pas, on va mettre le feu’’ », ajoute un informateur.
Cela assurait en quelque sorte la disponibilité de la main-d’œuvre pour le Blood Family Mafia, mais prêtait aussi le flanc à des erreurs de débutants.
À titre d’exemple, la maison du trafiquant Mario Têtu a été la proie d’un incendie criminel, à Lévis, le 22 février dernier. Or, celui qui a tenté de mettre le feu a été arrêté dans un restaurant McDonald’s situé à quelques centaines de mètres du lieu de l’incendie, dans les minutes suivant son crime.
Ses habits étaient imbibés d’essence... et il avait toujours l’adresse de sa cible dans sa poche.
Soupir de soulagement
Notons que l’arrestation de Dave «Pic» Turmel en Italie a pu représenter une certaine délivrance pour des soldats du BFM qui y étaient plus par contrainte que par conviction, estiment nos sources.
«C’est sûr que pour eux, c’est un soupir de soulagement», analyse un contact.
Trois vidéos, trois scènes d’horreur
La première vidéo est enregistrée à l’intérieur d’un garage résidentiel. Un assaillant vêtu d’une veste à carreaux assène une douzaine de coups avec le côté plat d’une petite hache sur les tibias d’une victime, qui se débat au sol et qui hurle après chaque impact.

Sur la deuxième, on aperçoit un homme, au sol, qui se fait tabasser à coups de lampe de poche. L’assaillant y va de toutes ses forces. Une fois la besogne terminée, celui qui filme la scène s’avance vers la victime. Cette dernière lance un: «M’excuse, man!», visiblement adressé à Dave «Pic» Turmel.

Finalement, un homme entre dans un garage – le même que celui de la première vidéo – alors qu’un individu l’attend, à l’intérieur, assis sur une chaise. Ce dernier se lève... et donne quatre violents coups de hache en direction du visiteur. La victime tente d’esquiver les coups en criant, avant de se précipiter à l’extérieur.
