Guerre des stupéfiants: les Hells Angels préparent leur riposte et la police craint le pire... comme dans les années 90

Les Hells Angels préparent une riposte dans le conflit qui les oppose aux trafiquants indépendants et les forces policières craignent une autre escalade de violence dans les prochains jours.

Notre Bureau d’enquête a appris que plusieurs Hells ont tenu une rencontre au sommet jeudi soir à Bécancour, au local des Mean Tribe, un club affilié.

Des membres des chapitres de Trois-Rivières, du South (Rive-Sud de Montréal) et de Sherbrooke étaient présents. Le doyen des Hells, Michel «Sky» Langlois, est notamment arrivé sur place en avion avec trois de ses collègues, selon l’Agence QMI.

L’ambiance était loin d’être à la rigolade, et les motards ont longuement discuté de la stratégie à employer pour une éventuelle riposte.

Des patrouilles

Attaqués à répétition depuis des mois par des trafiquants indépendants, dont le groupe de Dave «Pic» Turmel, qui veulent leur part du marché de la revente de stupéfiants, les Hells Angels n’entendent pas se laisser faire.

Ils ont encore été échaudés en début de semaine, quand deux jeunes de 14 ans venus de Montréal se seraient rendus à Frampton, en Beauce, pour attaquer leur repaire du chapitre de Québec.

Un des deux ados nés en 2010, qui étaient équipés de fusils de type AK-47, a été retrouvé mort.

Les Hells sont tellement sur les dents qu’ils ont recommencé à organiser des patrouilles autour des locaux et des maisons de leurs membres, comme à la belle époque de la guerre des motards, a-t-on pu apprendre.

Alerte au SPVQ

Selon nos informations, tous ces remous ont amené le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) à faire circuler une alerte à l’interne, jeudi, pour demander à ses troupes d’agir avec prudence lors de leurs interventions.

«Des informations provenant du milieu criminel signalent que la guerre entre [les motards] et leurs opposants augmentera en intensité dans les prochains jours», indique notamment cet avis.

Dans cette note interne peu usuelle, le SPVQ indique à ses employés que les Hells Angels auraient récemment refusé une proposition venant des trafiquants indépendants afin de trouver un terrain d’entente.

«Ils tiennent à reprendre le contrôle du territoire et organisent leur riposte», avertit la police de Québec.

Guerre des motards

Selon nos informations, la police craint de revivre des événements dont l’ampleur pourrait être comparable à la sanglante guerre que se sont livrée les Hells Angels et les Rock Machine entre 1994 et 2002, et qui s’était soldée par la mort de 160 personnes.

Le SPVQ croit qu’en plus des membres actuels des Hells et leurs sympathisants, d’anciens collaborateurs des motards « qui n’ont rien fait pour protéger l’image » du groupe pourraient être victimes de représailles.

C’est ce qui est arrivé à André Bourgoin, un ancien trafiquant lié aux Hells Angels, qui a été tué le 7 septembre lors d’une altercation à Mont-Joli.