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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Guerre commerciale: un whisky québécois veut damer le pion au Jack Daniel’s

Le fondateur de la distillerie Artist in Residence, Pierre Mantha (à gauche), avec son frère Michel et son fils Mikaël.
Le fondateur de la distillerie Artist in Residence, Pierre Mantha (à gauche), avec son frère Michel et son fils Mikaël. PHOTO FOURNIE PAR Pierre Mantha
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Gabriel Côté

2025-05-02T04:00:00Z
2025-05-02T12:54:28Z
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Le retrait temporaire des alcools américains des tablettes de la SAQ représente une chance pour les producteurs de whisky québécois... à condition de vendre au prix du Jack Daniel’s.

«Jack Daniel’s, on ne se battra pas contre eux autres. Ils sont dans l’entrepôt, et ils peuvent revenir n’importe quand!» lance en entrevue Pierre Mantha, fondateur et président de la distillerie gatinoise Artist in Residence.

Pour profiter de l’engouement pour l’achat local, l’entrepreneur a entamé des démarches pour vendre ses bouteilles à la SAQ et à la LCBO ontarienne.

Une bouteille de whisky à l’érable de l’entreprise gatinoise Artist in Residence.
Une bouteille de whisky à l’érable de l’entreprise gatinoise Artist in Residence. Photo fournie par Pierre Mantha

Il espère ainsi occuper l’espace laissé vacant par la disparition des bouteilles de whisky américain, retirées des tablettes en mars dans la foulée des tensions commerciales avec les États-Unis.

«C’est excellent pour l’industrie. Ça laisse de l’espace sur les tablettes de la SAQ, mais tout est une question de prix et de marketing.»

Vendre au prix du gros

À l’heure actuelle, la plupart des whiskys québécois en vente à la SAQ coûtent plus de 50$ la bouteille de 750ml.

À ce prix, M. Mantha estime qu’il n’aurait pas de chance d’être sélectionné par la société d’État. 

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«Ils ne veulent pas de bouteilles qui traînent sur les étalages [...], et les gens sont habitués de payer 35$, ou 45$ pour du 12 ans.»

Cela correspond environ à ce que coûte en temps normal la bouteille de 750ml du whisky le moins cher de Jack Daniel’s.

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

«Pour être rentable à ce prix-là, il faut avoir un bon volume [de ventes], car les marges sont beaucoup moins intéressantes», souligne M. Mantha.

«C’est un peu ça l’avenir des distilleries, poursuit-il. C’est une industrie qui n’est pas facile, car les nouvelles générations boivent moins, et sont davantage tournées vers le cannabis.»

Faire vite

Dans les circonstances, le distillateur ne pourra pas vendre à la SAQ avant le mois d’octobre. 

«J’ai 2000 barils de prêts. Je suis prêt à vendre, il ne me reste qu’à embouteiller. Mais il faut que la SAQ accepte», souffle-t-il.

D’ici là, la situation tarifaire aura peut-être évolué, et il n’est pas impossible que les alcools américains soient de retour dans les succursales.

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