Guerre commerciale: SAIL Plein Air est prêt à faire face aux tarifs douaniers
L’entreprise québécoise souhaite ouvrir huit nouveaux magasins d’ici 2030


Mathieu Boulay
Après avoir survécu à une tempête financière durant la pandémie, l’entreprise d’équipements extérieurs de SAIL Plein Air est maintenant prête pour celle des tarifs douaniers. Nous en avons parlé avec Isabelle Lemay, présidente et cheffe de la direction de SAIL Plein Air.
Quelle est votre stratégie par rapport aux tarifs?
«Il faut garder notre vision à long terme, même si c’est très volatil en ce moment. On a devancé ou retardé certaines de nos livraisons [...]. Ce qui est le plus difficile actuellement, c’est qu’on ne sait pas si ça va durer ou si c’est temporaire. Il y a beaucoup d’instabilité et il faut être flexible. Nos équipes d’achats révisent la situation au quotidien.»
Est-ce qu’il y a des chaînes d’approvisionnement qui pourraient être affectées?
«Tout le monde veut s’aider afin que le consommateur ne soit pas impacté. Pour les fournisseurs américains, ils ont des enjeux à savoir si leurs chaînes d’approvisionnement passent par le sud de la frontière. Certains d’entre eux font fabriquer leur matériel en Chine avant de l’envoyer au Canada. Ils peuvent avoir un double impact. C’est un casse-tête. Leurs produits qui sont de milieu de gamme pourraient s’afficher au prix d’un produit de luxe.»
Est-ce que vous remarquez un changement dans les habitudes de vos clients après avoir installé des étiquettes du Canada et du Québec pour la provenance des produits?
«On a beaucoup de demandes pour nos marques canadiennes en magasins. On voit une augmentation. On a identifié nos produits en ligne et dans nos magasins. Il y a un engouement pour cela. On va voir si le volume [est là] et si on doit adapter notre assortiment en fonction de la demande des consommateurs.»
Après avoir connu des difficultés financières importantes durant la pandémie avec la fin de Sportium et la fermeture de deux magasins, quel est votre plan pour les cinq prochaines années?
«Le marché s’est stabilisé. On est en bonne posture pour repartir la croissance parce que SAIL n’en a pas fait depuis plusieurs années. Nous voulons offrir huit magasins au Québec et en Ontario d’ici 2030. Notre stratégie est de tester des magasins avec des concepts beaucoup plus petits [entre 25 000 et 30 000 pieds carrés] que ceux que nous avons actuellement. On est maintenant dans un marché où le client peut passer une commande, peu importe où il se trouve. Ça va nous permettre d’aller dans des marchés plus petits ou le pied carré est plus dispendieux.»
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