Guerre commerciale: Québec se félicite d'un partenariat avec l'américaine Honeywell


Martin Jolicoeur
Même si la guerre commerciale et diplomatique avec les États-Unis continue de faire des ravages, le gouvernement du Québec se félicite de la signature d’un nouveau partenariat en technologie quantique avec le géant américain Honeywell Aerospace Technologies.
«Pour nous, les entreprises, qu’elles soient américaines, européennes ou de l’étranger [...] eh bien, si ça nous permet d’avancer de manière stratégique, on va être là pour les soutenir», a déclaré en conférence de presse, à Montréal, la ministre québécoise de l’Économie, Christine Fréchette.

Lundi matin, Numana – anciennement TechnoMontréal –, un organisme voué au développement d’écosystèmes technologiques, annonçait la signature d’un partenariat avec les multinationales Nokia et Honeywell Aerospace.
Ces dernières feront leurs tests sur le banc d’essai en communication quantique Kirq, de Numana, auquel le gouvernement du Québec a contribué à la hauteur de 6,5M$ depuis 2022. Québec a aussi investi 65,3 M$ en 2023 dans la création de DistriQ, une zone d’innovation quantique à Sherbrooke.
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Pas de malaise
La ministre Fréchette a précisé que le différend en cours avec les États-Unis ne concernait pas tant les entreprises américaines que l’administration du président Trump.
«Maintenant, a-t-elle poursuivi, on s’attend de l’administration américaine à ce qu’elle lève les tarifs douaniers qui sont imposés aux Canadiens. Ça, c’est très important pour permettre à l’espace américain de croître sur le plan économique. C’est avec la levée des tarifs qu’on pourrait y parvenir.»

Dans le contexte actuel, n’y a-t-il pas un danger de continuer de permettre le partage d’informations technologiques, souvent sensibles, entre entreprises d’ici et un géant américain de la défense?
Sur ce, tant la ministre Fréchette que le PDG de Numana, François Borrelli, se sont montrés rassurants, soutenant qu’aucune information critique ne circulerait entre les partenaires.
«C’est un banc d’essai. [...] Ce sont des tests technologiques, a résumé M. Borelli. Au niveau de l’accès au niveau de la propriété intellectuelle, évidemment les accès sont contrôlés, on essaie de mettre des pare-feu. [...] Tant qu’il n’y a pas de données sensibles qui sont transmises, on ne voit pas de problèmes.»
Pas d’ingérence de Washington
En marge de l’événement, la vice-présidente et directrice générale d’Honeywell Aerospace Technologies, Lisa Napolitano, n’a pas souhaité commenter les changements apportés à la Maison-Blanche depuis quelques semaines.

Mais elle s’est dite sûre que l’administration Trump ne s’ingérerait pas dans les décisions de son entreprise.
«Le Canada est un des leaders mondiaux en ce qui a trait à la technologie quantique. Je ne crois pas que la Maison-Blanche pourrait s’opposer à un tel partenariat.»
Honeyell, qui est dirigée depuis la Caroline du Nord, aux États-Unis, dit être présent au Canada depuis 90 ans. Elle y compterait aujourd'hui quelque 2000 employés, en Ontario (Ottawa et Cambridge) essentiellement.
Depuis 2020, l'entreprise a reçu 2,27M$ de contribution du gouvernement canadien pour des projets de recherche en lien avec l'Agence spatiale canadienne. Honeywell estime de son côté avoir investi 3M$ US depuis deux ans dans l’écosystème quantique du Québec.
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