Guerre commerciale: KaseMe a «reculé du marché américain» pour consolider son marché au Québec et au Canada
La PME québécoise ouvrira quatre nouvelles boutiques au Québec, dont trois dans la région de Montréal, dans les prochains mois
Mathieu Boulay
La compagnie québécoise d’étuis de cellulaires et d’ordinateurs KaseMe a fait marche arrière dans ses projets d’expansion aux États-Unis dans les derniers mois pour mettre ses énergies sur les marchés québécois et canadien.
Même si le marché américain représente 10% de leur chiffre d’affaires, les cofondateurs William Giroux et Gabriel Bolduc ont décidé de mettre ce projet sur la glace en raison de l’incertitude politique qui règne au sud de la frontière.
«Dans les derniers mois, avec tout ce qui se passait avec Donald Trump, on a décidé de reculer du marché américain, explique le fondateur de KaseMe, William Giroux.
«On a encore des clients là-bas qui vont continuer de passer des commandes, mais on ne fait plus d’efforts marketing ou de publicité numérique aux États-Unis.»
Pour le moment, les produits de KaseMe ne sont pas frappés par les tarifs douaniers, donc les Américains peuvent continuer de les commander sans avoir à débourser un coût supplémentaire.
«Comme hommes d’affaires, on se considère très chanceux de ne pas être impactés directement, ajoute-t-il. Par exemple, notre plus gros fournisseur où l’on achète notre plastique polycarbonate est en Angleterre.»
Un autre terrain de jeu
Au lieu de se lancer dans un pays où les décisions changent quotidiennement, les deux Beaucerons ont décidé de consolider leurs actifs dans les marchés québécois et canadien pour au moins les deux prochaines années.
«Le Canada est un terrain de jeu où il y a beaucoup de place où on peut croître. Même chose pour le Québec, ajoute l’entrepreneur. Notre plan de match est clair. Il nous reste qu’à l’exécuter.»
Avec 350 points de vente au Canada, dont la majorité au Québec, KaseMe va générer près de 12 millions de dollars en chiffre d’affaires cette année.
Fondée en 2016, l’entreprise, dont le siège social est à Saint-Georges, en Beauce, s’est forgé un nom enviable dans la vente au détail grâce à ses ventes en ligne.
Aujourd’hui, cette ligne d’affaires représente encore 55% des revenus de l’entreprise. Cependant, les boutiques et le département des ventes aux entreprises ont connu une croissance intéressante dans les dernières années. Parmi leurs gros clients, on retrouve les Canadiens de Montréal, Beneva et Desjardins.
Quatre nouveaux magasins
Les dirigeants de KaseMe ont le plan ambitieux d’implanter un total de 12 boutiques au Québec. Ils en ont déjà ouvert quatre dans la région de Québec.
Puis, d’ici la fin de la prochaine saison estivale, ils en ouvriront trois dans la région de Montréal et une autre à Gatineau.
«On entend souvent dire que le commerce au détail est en déclin, explique William Giroux. Selon ce qu’on recueille comme réactions et données, ce n’est pas vraiment le cas.
«Pour nous, c’est logique de créer ces magasins-là pour faire vivre une expérience client qui se démarque de la compétition.»
Les ventes en ligne ont permis aux deux entrepreneurs d’avoir un portrait global du marché québécois. Ils ont notamment décidé d’ouvrir trois boutiques à Montréal parce que cette région représente 30% de leurs ventes en ligne.
La PME, qui compte maintenant 60 employés, vendra ses étuis au Carrefour Laval (mi-avril), aux Promenades Saint-Bruno (mi-mai), aux Promenades Gatineau (mi-juin) et aux Galeries d’Anjou (mi-juillet). Et une expansion en Ontario est dans les plans pour 2026.