Guerre commerciale: «C’est un branle-bas de combat général» dans les entreprises du Québec

Le gouvernement du Québec doit produire son prochain budget le plus rapidement possible pour donner un peu de prévisibilité aux entreprises, affirme le président de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

• À lire aussi: Tarifs douaniers réciproques: Trump signe le décret et admet que les prix «pourraient augmenter à court terme»

• À lire aussi: Donald Trump avait imposé des tarifs en 2018: voici quels ont été les impacts

• À lire aussi: Menace tarifaire: Canadian Tire veut davantage de fournisseurs canadiens

En entrevue à LCN, Michel Leblanc a indiqué avoir eu une discussion avec le ministre des Finances, Eric Girard. Ce dernier se demandait s’il devait attendre avant de déposer son budget à cause de l’incertitude économique qui plane, en lien avec la guerre commerciale livrée par les États-Unis.

«Monsieur le ministre, produisez votre budget, parce qu’on a besoin d’un petit peu de certitude dans cet environnement tellement incertain. Et là, bien, il faut que les entreprises prennent des décisions», a affirmé Michel Leblanc.

Ce dernier souligne que la situation pour les entreprises est intenable depuis deux semaines.

«Toutes les entreprises sont en train de revoir leur modèle d’affaires, si elles exportent, vers quels marchés, quels sont les coûts de production... C’est un branle-bas de combat général», soutient M. Leblanc.

La CCMM aide les PME à se diriger vers les marchés étrangers depuis une trentaine d’années, explique Michel Leblanc.

«La tendance naturelle, c’est d’aller vers les États-Unis. Nos missions les plus populaires, c’était d’amener des entreprises à la frontière pour voir comment un conteneur traverse la frontière, puis c’est quoi les exigences. Alors, c’était naturel, mais c’était une surconcentration», affirme-t-il.

Le Canada a conclu des accords de libre-échange avec l’Europe, mais ceux-ci n’ont pas été particulièrement profitables pour les entreprises d’ici.

«On a tenté d’amener beaucoup d’entreprises vers les marchés européens. On a eu moins de succès qu’on leur a espéré, puis les Européens en ont tiré davantage profit que nous-mêmes», explique le patron de la CCMM.

Aujourd’hui plus que jamais, il demeure toutefois crucial de se tourner davantage vers d’autres marchés que les États-Unis, soutient Michel Leblanc.

Une telle stratégie doit toutefois s’accompagner d’une plus grande aide gouvernementale, estime-t-il.

«Investissement Québec international a des budgets. Il faut les augmenter. Il y a des organismes au Québec, dans tout le territoire, qui aident les entreprises vers les marchés à l’exportation. Pendant un an, deux ans, trois ans, il faut augmenter considérablement les budgets de ces organisations-là parce qu’il va falloir réussir ce qu’on n’a pas réussi depuis des décennies», clame M. Leblanc.

Pour voir l’entrevue complète, visionnez la vidéo ci-haut.