Guerre commerciale avec la Chine: «Il va falloir que Donald Trump recule encore»

Les conséquences du combat de coqs que se livrent Pékin et Washington seront «gigantesques», affirme Guillaume Lavoie, qui considère qu’un des deux pays devra tempérer ses positions avant que les répercussions économiques ne deviennent ingérables.

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«Il va falloir que Donald Trump recule encore», avance le membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand en entrevue sur les ondes de LCN, dimanche.

M. Lavoie rappelle que la Chine et les États-Unis, les deux plus grandes économies, étaient «les deux plus grands partenaires commerciaux au monde» jusqu’à tout récemment.

Les États-Unis achètent beaucoup de produits manufacturés, tels que des cellulaires et des écrans, qui sont fabriqués en Chine.

Mais la stratégie de Donald Trump pour ramener ces industries sur le territoire américain ne peut se réaliser en un claquement de doigts.

«Ce genre d’usines ne se rapatrie pas aux États-Unis sur une décision qui va se mettre en œuvre autrement qu’en multiples mois, en années et en milliards de dollars», explique-t-il.

De son côté, la Chine importe d’énormes quantités de soja cultivé aux États-Unis pour son industrie porcine. Or, si Pékin décide de se tourner vers un autre fournisseur, comme le Brésil, les agriculteurs américains seront grandement impactés.

«Ce n’est pas à New York que ça va faire mal en premier. C’est chez le monde agricole. Et vous voyez, les États plus ruraux votent beaucoup plus républicain, fait remarquer M. Lavoie. Alors j’imagine qu’il va y avoir des gens, surtout au Sénat républicain, extraordinairement en colère quand viendra le temps d’essayer d’écouler les stocks et que le prix du soja va baisser massivement.»

Selon lui, l’administration Trump est en train d’isoler les États-Unis des marchés mondiaux et la relation de confiance qui a été brisée par les décisions du président américain depuis le début de son mandat sera difficilement réparable.

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«Chat échaudé craint l’eau froide», illustre le spécialiste.

L’administration Trump a affirmé, vendredi, suspendre les tarifs douaniers «réciproques» sur les semi-conducteurs et les produits électroniques, dont plusieurs sont fabriqués dans les pays asiatiques.

Donald Trump est toutefois revenu à la charge dimanche, soulignant qu’aucun pays n’était «tiré d’affaire» face à son offensive douanière, «surtout pas la Chine».

Son secrétaire au Commerce a d’ailleurs informé aujourd’hui que ces produits seraient compris dans une nouvelle branche de droits de douane qu’il a nommés «tarifs sectoriels».

Voyez l’entrevue intégrale avec Guillaume Lavoie dans la vidéo principale.