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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Guerre au Soudan: des paramilitaires signent «une charte fondatrice» d’un gouvernement parallèle

Photo AFP
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AFP

2025-02-23T09:59:13Z
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Les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) et une coalition de groupes armés et politiques du Soudan ont paraphé dans la nuit à Nairobi «une charte fondatrice» visant la création d’un gouvernement parallèle dans ce pays ravagé par la guerre, a affirmé tôt dimanche une source proche des signataires à l’AFP.

Le conflit, qui oppose les FSR à l’armée régulière soudanaise depuis près de deux ans, a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de 12 millions de personnes et engendré un désastre humanitaire.

La charte a été signée dans la nuit de samedi à dimanche lors d’une réunion tenue à huis clos dans la capitale kényane, Nairobi, au terme de nombreux reports et d’une grande confusion, sur fond de tensions diplomatiques.

«C’est fait», a affirmé à l’AFP une source proche des signataires de cette initiative, qui entend conduire à la création d’un «gouvernement de paix et d’unité» dans les zones du Soudan contrôlées par les rebelles.

Parmi les signataires, les Forces civiles unifiées, une large coalition comptant des partis politiques, des représentants de la société civile et des factions armées, ont confirmé la signature à l’AFP, de même qu’un deuxième protagoniste, Alaa El-Din Nuqd, un représentant des syndicats soudanais.

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Les signataires du document, consulté par l’AFP, s’engagent à «construire un État laïque, démocratique, décentralisé, basé sur la liberté, l’égalité et la justice, sans parti pris culturel, ethnique, religieux ou régional».

Selon le texte, ils entendent créer un gouvernement qui visera à mettre fin à la guerre et assurer l’accès sans entrave à l’aide humanitaire.

Le texte appelle également à la création d’une «nouvelle armée nationale, unifiée, professionnelle», qui refléterait «la diversité et la pluralité» de l’État du Soudan.

La guerre a déchiré le pays, l’armée contrôlant l’est et le nord du Soudan, et les FSR dominant la quasi-totalité de la région occidentale du Darfour et des pans du sud du pays.

Ces dernières semaines, l’armée a mené une offensive dans le centre du pays, reprenant des villes clés et la quasi-totalité de Khartoum, la capitale.

La démarche politique des FSR vise selon les experts à renforcer leur contrôle sur le Darfour, entraînant de facto une division du pays.

Jeudi, le gouvernement soudanais a rappelé son ambassadeur au Kenya pour protester contre l’initiative, accusant son président, William Ruto, d’agir selon «ses intérêts commerciaux et personnels avec les commanditaires régionaux de la milice», faisant manifestement allusion aux Émirats arabes unis.

Abou Dhabi est régulièrement accusé de soutenir les FSR, ce qu’il dément.

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