GSK achète Bellus Santé pour 2 milliards $US
La valeur du titre de l'entreprise lavalloise explose en Bourse.


Martin Jolicoeur
Un des plus importants joueurs de l’industrie biopharmaceutique québécoise, Bellus Santé, passera aux mains du géant britannique GSK, une transaction évaluée à 2 milliards $ US (environ 2,7 milliards $ CA).
Les deux entreprises en ont fait l’annonce conjointement, mardi matin, avant l’ouverture des marchés. Pour acquérir Bellus et surtout profiter de ses recherches sur le développement d’un nouveau traitement contre la toux, la britannique offre d’allonger 14,75 $ US par action, soit un peu plus du double de son cours de la veille.
Lundi, au Nasdaq de New York, l’action de la lavalloise avait clôturé à 7,26 $ US, en hausse de 3 %. Dans la foulée de l’annonce de transaction, mardi, l’action de Bellus a bondi de plus de 98 %.
« C’est une très, très bonne nouvelle, a réagi le grand patron de Montréal Invivo, Frank Béraud. Ce n’est pas tous les jours qu’on se réveille avec une transaction d’une telle importance. À 2 milliards $ US, je crois même qu’on pourrait parler d’un record. »

Médicament prometteur
Fondée par l’entrepreneur Francesco Bellini, connu pour avoir créé Biochem Pharma et Neurochem Pharma auparavant, Bellus Santé se consacre depuis des années au développement de médicaments pour patients souffrant d’une « toux chronique réfractaire ».
La toux chronique réfractaire est une toux persistante présente depuis plus de huit semaines qui ne répond pas au traitement des affections sous-jacentes ou qui est par ailleurs inexpliquée. À ce jour, il n’existerait aucun médicament approuvé pour cette toux aux États-Unis et dans l’Union européenne, d’où l’intérêt de GSK.
Les patrons de Bellus et GSK muets
Mardi, Roberto Bellini, chef de la direction de Bellus, et fils de Francesco Bellini, n’a pas donné suite à nos demandes d’entrevues. Il en fut de même de son paternel, aujourd’hui président du conseil de Bellus.
Même silence de la part du siège américain de GSK, à Washington, qui s’est contenté d’une déclaration écrite par laquelle la société dit être « impatiente de rencontrer et d’apprendre à connaître les employés talentueux de Bellus » lorsque la transaction sera conclue ».
Impossible donc de connaître ce qu’il adviendra à terme des équipes de recherche de l’entreprise au Québec. Seront-elles rapatriées chez GSK, qui a fermé ses laboratoires au Québec il y a quelques années, ou demeureront-elles ici ?
Nul ne sait non plus si la production et la commercialisation du traitement, une fois homologué vers 2026, se feront à partir du Québec, reconnaît M. Béraud, qui garde tout de même espoir.
En conférence téléphonique, le directeur commercial de GSK, Luke Miels, a dit qu’il s’attendait à ce que le médicament en devenir soit rapidement adopté par la population, se traduisant par des milliards de vente par an et contribuant ainsi aux bénéfices de GSK à compter de 2027.
GSK en bref
- Activité : Industrie pharmaceutique
- Siège social : Londres
- Fondation : 2000, moment de la fusion entre Glaxo Wellcome et SmithKline Beecham
- Nombre d’employés : 70 000
- Chiffre d’affaires en 2022 : 29,3 milliards de livres sterling (plus de 48,7 milliards $ CA)
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