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Groupes et morceaux de musique entièrement créés par l’IA: «Ils viennent sur les plateformes pour faire de l’argent»

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Photo portrait de Frédérique De Simone

Frédérique De Simone

2025-07-10T15:01:25Z
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L’arrivée de groupes et de morceaux de musique créés entièrement par l’intelligence artificielle accroît le climat d’insécurité dans l’industrie de la musique, croit un expert.

Selon Simon Claus, directeur des affaires publiques de l’Association québécoise de l’industrie du disque (ADISQ), l’émergence de l’IA dans le milieu musical se manifeste par le biais des artistes fantômes, qui prolifèrent sur les plateformes d’écoute en continu et qui correspondent bien au modèle et au rapport à la musique que créent ces géants du web.

«Ces artistes vont se placer dans les playlists et vont tenter de capter une partie de l’attention pour au final générer des revenus», a-t-il expliqué jeudi matin à l’émission d’Alexandre Dubé, sur les ondes de QUB radio, au 99,5 FM à Montréal.

«Ils viennent sur les plateformes pour faire de l’argent, et c’est quelque chose qui nous inquiète forcément. Parce que les revenus sont déjà plutôt maigres sur ces plateformes, et là, on a de nouveaux acteurs qui viennent capter une partie de la valeur», a ajouté l’expert, soulignant qu’il s’agissait d’un phénomène mondial.

Le directeur des affaires publiques de l’ADISQ a aussi expliqué à l’antenne de QUB radio que la plupart des distributeurs de musique ne s’attardent pas outre mesure aux individus qui déposent de la musique sur leur plateforme, laissant le champ libre aux «créateurs» de musique utilisant l’IA.

Photos tirées de INSTAGRAM, THE VELVET SUNDOWN
Photos tirées de INSTAGRAM, THE VELVET SUNDOWN

«Les plateformes d’écoute en continu ont beaucoup misé sur la musique d’ambiance, une écoute passive qu’on laisse tourner. [...] Si vous ne prêtez pas attention à la musique que vous écoutez, à l’artiste qui est derrière, très facilement, cela peut être rempli par de faux artistes et de la musique générée par l’IA», a-t-il déclaré.

L’expert croit toutefois que ce genre de groupes créés de toutes pièces par l’IA ont leurs limites, qui les empêcheront de perdurer au même titre que des artistes ayant marqué leur génération. L’absence de valeur humaine et de véritable lien avec le public en fait partie.

Pour protéger ses artistes et créateurs, l’ADISQ demande notamment plus de transparence sur l’entraînement des logiciels derrière cette IA générative, la mise en place d’un système d’autorisation ainsi qu’une rémunération équitable. Elle demande aussi l’application rigoureuse des mesures de protection du droit d’auteur.

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