Entreprise d’alimentation: Groupe Je Reçois ne gaspille jamais une crise
De nouveaux filons porteurs pour rebondir après la pandémie


Valerie Lesage
Les parents d’Alexandre Lépine ont bien essayé de le décourager de prendre la relève du Groupe Je Reçois. En vain!
«Il y a des côtés durs dans l’entrepreneuriat. Il y a peu de courts moments d’euphorie. C’est comme un Iron Man: pour la joie d’un fil d’arrivée, il y a eu beaucoup de moments difficiles avant», sourit le jeune entrepreneur à la tête d’une entreprise d’alimentation de 400 employés.
Mais Alexandre a ce tempérament passionné, qui aime quand ça bouge et que c’est vivant.
Il aime les nouveaux projets et dès qu’un peu de temps libre se crée, il trouve le moyen de le perdre en imaginant la prochaine aventure.
Disons qu’il a été servi en défis dans les dernières années. En 2017, Je reçois était essentiellement un traiteur. Puis, avec l’acquisition de Vitalité Traiteur sur la Rive-Sud de Québec, il y a eu le début de la diversification avec le lancement de la marque Tout cuit, du prêt-à-manger vendu en ligne, livré à la porte.
Un élan freiné
L’année suivante, Je Reçois a repris tous les services de restauration du Village Vacances Valcartier. Et boom, mars 2020 a freiné un formidable élan de croissance.
«Du jour au lendemain, le service de traiteur de Valcartier, c’est tombé presque à zéro. Je me disais que ça ne se pouvait pas que tout soit fermé, qu’on allait tous faire faillite», se souvient-il.

Le stress était intense. Rapidement, avec son père, il a fait de nouvelles prévisions de ventes – absurdes – qui se sont concrétisées. Il a fallu mettre à pied beaucoup d’employés pour survivre.
Puis l’aide gouvernementale a été bonifiée, et ce fameux investissement dans Tout cuit s’est révélé salutaire : le temps de le dire, les ventes de prêt-à-manger ont doublé, ce qui a permis de ramener des employés au boulot.
Le stress a remonté au plafond quand les restos ont pu rouvrir. Il a fallu rebâtir des équipes en vitesse.
Plus encore: en 2022, le Groupe Je Reçois a pris la gestion des restaurants du Musée national des Beaux-Arts du Québec, en plus d’acquérir l’usine de transformation alimentaire Hamel Inc., qui fabrique pour des marques diverses et des restaurants.
«J’ai découvert que j’aime beaucoup le milieu industriel, les grandes quantités», souligne Alexandre, qui voit toutes les possibilités d’automatisation.
L’effervescence
C’est l’exact contraire du service de traiteur, qui repose sur la force d’une équipe en chair et en os. Mais au fond, c’est toute l’effervescence de l’un et de l’autre qui semble plaire à celui qui a commencé à la plonge à 14 ans, avant d’étudier en gestion d’établissement de restauration, puis en marketing.
La famille Lépine œuvre dans l’alimentation depuis cinq générations. D’une boucherie de quartier, François Lépine, le père d’Alexandre, a démarré un service de traiteur, avant de commencer à diversifier les activités. En duo, le père et le fils ont donné un élan considérable aux affaires.
Les dossiers majeurs se travaillent toujours en paire, mais c’est maintenant Alexandre qui mène le bateau.
«La pandémie a permis un temps de pause qui a donné l’espace pour se questionner sur l’avenir. Comme un gros lac-à-l’épaule de plusieurs mois. Dans un flot constant d’opérations, la transition aurait pu s’étirer sur des années», dit Alexandre.
Il y aura encore des acquisitions. Mais 2023 sera une année pour solidifier les bases, après avoir pris les bouchées doubles en 2022.
En rafale
- Entreprendre, c’est...? «Mettre en place quelque chose qui fonctionnera de soi éventuellement. Ça se fait en équipe.»
- Si tu pouvais changer une chose dans ton parcours, ce serait? «J’ai fait des erreurs, mais si je changeais quelque chose, je ne ferais pas les mêmes apprentissages. C’est important d’accepter ses erreurs, elles nous font avancer.»
- Qu’est-ce qui t’inspire? «L’ensemble de mon environnement. Je lis beaucoup. Et les gens autour de moi sont stimulants.»
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