Le géant de l’immobilier Stéphan Huot, pourchassé par plus d’une centaine d’investisseurs et de fournisseurs, vient de remettre en vente sa luxueuse résidence de Québec pour près de 3,7 M$. 

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Après avoir tenté de vendre sans succès son manoir de Lebourgneuf pour quelque 4,7 M$ il y a deux ans, Huot a remis la résidence sur le marché tout juste avant le long congé pascal. 

«Majestueuse demeure, nichée au sommet de Lebourgneuf tel un promontoire surplombant la ville. Aux allures de château à l’extérieur, l’intérieur vous fera voyager à travers le monde de pièces en pièce», peut-on lire sur la fiche descriptive de RE/MAX. 

La vente de cette maison – qui comporte trois garages, une piscine, un ascenseur, six chambres à coucher, trois salles de bain ainsi qu’un logement indépendant – n’aurait rien à voir avec les difficultés financières vécues actuellement par le Groupe Huot, assure sa porte-parole Florence Brouillard. 

«Ça fait longtemps qu’il veut la vendre», a-t-elle plaidé. 

Or, une entreprise d’un homme d’affaires ayant investi des sommes colossales dans l’empire immobilier a inscrit une hypothèque de deuxième rang sur la résidence, en 2017. En effet, Michel Cadrin a pris cette garantie d’un million de dollars sur la maison, par l’entremise d’une de ses compagnies. 

Rappelons que notre Bureau d’enquête révélait la semaine dernière que 75 millionnaires de Québec et une quinzaine de Montréal auraient investi des centaines de millions de dollars dans le Groupe Huot, en grave difficulté financière depuis la mi-février. Aidés par des banquiers et des comptables, ces prêteurs multiplient maintenant les efforts afin de sauver leur argent. 

Largement hypothéquée 

La résidence de Huot serait «hypothéquée à son maximum», commente un investisseur bien au fait du dossier, qui a requis l’anonymat.  

En plus de la somme prêtée par Michel Cadrin, la résidence de Stéphan Huot – d’une valeur de 2,265 M$ au rôle d’évaluation foncière – a une hypothèque de 3,4 M$ de la Banque Royale du Canada depuis 2007, selon un document public. 

Le courtier Pierre-Olivier Vear, qui pilote cette vente, se dit certain qu’Huot réussira à se départir de sa maison malgré la tentative infructueuse d’il y a deux ans. 

«C’est des choses qui arrivent. Des maisons dans ce ‘’range’’ de prix là, il n’y a pas un gros bassin d’acheteurs. Et à l’époque, le propriétaire n’était pas pressé de vendre», rapporte M. Vear, qui est convaincu que le prix actuel pourra susciter l’intérêt de plusieurs acheteurs. 

Les soucis financiers de Stéphan Huot le presseraient-ils à vendre plus rapidement? 

Pierre-Olivier Vear n’a pas voulu répondre à cette question, se contentant d’affirmer qu’il avait le mandat de vendre la maison et que «si la vente peut aider dans n’importe quel dossier, tant mieux».