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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Deuxième site d’infection de grippe aviaire dans une ferme de la Montérégie: ce virus pourrait provoquer la prochaine pandémie, selon un expert

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Photo portrait de Mathieu-Robert Sauvé

Mathieu-Robert Sauvé

2024-11-19T22:00:00Z
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Une deuxième ferme de volaille du Sud du Québec en deux jours est frappée par une éclosion du virus de la grippe aviaire, a appris Le Journal. Ce virus pourrait être à l’origine de la prochaine pandémie humaine, craint un expert.

Pour le Dr Jean-Pierre Vaillancourt, vétérinaire expert des maladies transmissibles des animaux aux humains, la découverte d’un deuxième site d’infection dans un élevage de volaille de la Montérégie, entre Chambly et Saint-Jean-sur-le Richelieu, est «une situation préoccupante» pour l’industrie. Cette découverte rendue publique par l'Agence canadienne de l'inspection des aliments (ACIA) le 18 novembre fait suite à une éclosion annoncée la veille à Sainte-Hélène de Bagot, entre Saint-Hyacinthe et Drummondville.

Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin
Photo d'archives, Pierre-Paul Poulin

Est-ce que ce virus pourrait causer la prochaine pandémie humaine? «Oui», répond sans hésiter le vétérinaire, qui surveille la progression du pathogène depuis plusieurs années. Il mentionne que le premier Canadien infecté par le virus de la grippe aviaire, une jeune personne dont le sexe et l’âge n’ont pas été précisés, a été révélé par la Santé publique de la Colombie-Britannique le 9 novembre et qu’elle repose actuellement dans «un état critique», selon le professeur Vaillancourt.

Spécialiste de la biosécurité dans les fermes et des stratégies de contrôle des maladies infectieuses, le Dr Jean-Pierre Vaillancourt a été directeur adjoint de l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal de 2013 à 2016. Il a dirigé le Groupe de recherche en épidémiologie des zoonoses et santé publique de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal de 2009 à 2016.
Spécialiste de la biosécurité dans les fermes et des stratégies de contrôle des maladies infectieuses, le Dr Jean-Pierre Vaillancourt a été directeur adjoint de l’Institut de recherche en santé publique de l’Université de Montréal de 2013 à 2016. Il a dirigé le Groupe de recherche en épidémiologie des zoonoses et santé publique de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal de 2009 à 2016. Photo Université de Montréal
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Confiné aux oiseaux

Le vétérinaire ajoute que le virus demeure encore principalement confiné aux oiseaux, ce qui diminue ses chances de conquérir l’espèce humaine à court terme. Sur le plan de la santé publique, plus le virus s’adaptera à une variété d’animaux, plus il risquera d’être passé aux êtres humains. Cela dit, la probabilité qu’il devienne «pleinement zoonotique, soit avec l’habilité de passer facilement entre êtres humains, reste très faible».

À court terme, le Dr Vaillancourt s’inquiète pour les productions de volaille du Québec. «C’est préoccupant pour l’industrie du canard au Québec; pour les autres productions, c’est un rappel que le virus est présent», précise-t-il par courriel.

Site d'infection de la grippe aviaire autour de Sainte-Hélène-de-Bagot rendu public le 17 novembre 2024. En rouge la zone de sécurité; en mauve la zone de restriction. Source ACIA
Site d'infection de la grippe aviaire autour de Sainte-Hélène-de-Bagot rendu public le 17 novembre 2024. En rouge la zone de sécurité; en mauve la zone de restriction. Source ACIA ACIA

La région de la vallée du Richelieu qui a connu une éclosion de grippe aviaire rendue publique le 18 novembre 2024. En rouge la zone de sécurité, en mauve la zone de restriction. Source: ACIA
La région de la vallée du Richelieu qui a connu une éclosion de grippe aviaire rendue publique le 18 novembre 2024. En rouge la zone de sécurité, en mauve la zone de restriction. Source: ACIA ACIA

Le Québec plus touché que l’Ontario

L’ACIA tient un registre des cas d’influenza aviaire hautement pathogène dans lequel on rapporte 1,4 million d’oiseaux infectés jusqu’à maintenant au Québec, qui compte deux sites actifs. C’est beaucoup moins qu’en Colombie-Britannique (41 sites actifs et 6,5 millions d’oiseaux) et en Alberta (1,8 million d’oiseaux dans trois sites), mais c’est plus qu’en Ontario (899 000 oiseaux, aucun site actif) et dans les provinces maritimes (de 0 à 12 000 oiseaux, aucun site actif).

Capture d'écran TVA Nouvelles
Capture d'écran TVA Nouvelles

Au moment de mettre ce texte en ligne, l’ACIA n’avait pas répondu à notre demande d’entrevue mais avait confirmé les deux éclosions du Sud du Québec.

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