Grève possible du RTC pendant le FEQ: le maire Bruno Marchand n’a pas l’intention de fléchir
Le maire place ses espoirs en un règlement dans les 24 prochaines heures

Stéphanie Martin
À quelques heures du possible déclenchement d’une grève au Réseau de transport de la Capitale (RTC), le maire de Québec a avisé qu’il souhaite éviter le conflit, mais qu’il n’a pas l’intention de fléchir.
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Le maire n’a pas l’intention d’octroyer 30% d’augmentation salariale sur cinq ans aux employés d’entretien du RTC comme les syndiqués le demandent. L’imminence du début du Festival d’été de Québec (FEQ) et la menace de grève de 10 jours à partir du 4 juillet ne le feront pas plier, a-t-il affirmé en point de presse préconseil, mercredi, même s’il dit souhaiter une entente rapide.
«On souhaite négocier de bonne foi. [...] On a dépassé 13 ententes avec les différents syndicats. Vous avez vu ceux qui ont essayé de mettre des moyens de pression en disant: “Le maire va fléchir.” Le maire n’a pas fléchi.»
Pas à n’importe quel prix
Le maire assure qu’on ne peut pas régler la situation à n’importe quel prix. «Le but, ce n’est pas de briser personne. C’est de dire qu’en fonction de la capacité de payer qui est la nôtre, il y a des places où on ne peut pas aller.»
Selon Bruno Marchand, avec une possible grève des mécaniciens du RTC, à laquelle s’ajoutera une grève annoncée des employés non brevetés de la Société des traversiers du Québec qui causera une interruption complète du service du 3 juillet en soirée jusqu’au 14 juillet au matin, le FEQ est devenu un levier de négociation pour les syndiqués. «Clairement, c’est pas le fruit du hasard. Les gens qui décident de mettre des moyens de pression en place, ils le font délibérément, sachant où ça peut faire le plus mal. Et je trouve ça malheureux», a exprimé le maire.
Les syndiqués devraient faire comme ceux de Montréal, qui ont assuré des services minimaux durant le Grand Prix, selon lui. «Je pense que le FEQ est en tous points comparable avec le Grand Prix.»
Partis d’opposition
Les partis d’opposition municipaux Québec d’abord et Équipe Priorité Québec ont parlé du «jour de la Marmotte» pour décrire ce possible conflit de travail qui leur a rappelé la situation vécue il y a à peine deux ans avec les chauffeurs du RTC. Les deux partis ont accusé l’administration Marchand et les dirigeants du RTC d’avoir trop laissé traîner les choses dans cette négociation. Cela dit, Claude Villeneuve, chef de Québec d’abord, a également affirmé que la hausse salariale de 30% sur cinq ans «n’est pas réaliste».
Jackie Smith, cheffe de Transition Québec, regrette que le FEQ soit utilisé comme une stratégie syndicale. «Si on continue de toujours utiliser le FEQ comme un levier pour régler les enjeux syndicaux, on risque que la population abandonne et de ne pas convertir des gens en utilisateurs du transport en commun.»
Le FEQ préoccupé
Du côté du FEQ, le PDG de BLEUFEU, Nicolas Racine, s’est dit préoccupé. «Est-ce que ça va affecter l’achalandage? Je pense que ça peut avoir un impact. [...] Il faut que ça reste le fun d’aller au festival. Je ne crains pas qu’on manque de monde, mais j’aimerais mieux que ça n’arrive pas.»
– Avec la collaboration de Taïeb Moalla et Cédric Bélanger
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