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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Construction résidentielle: la grève évitée... pour l’instant

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Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2025-05-21T13:09:59Z
2025-05-21T19:20:14Z
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Plus de 48 000 logements en construction au Québec frôlent la paralysie alors que le bras de fer entre syndicats et patrons du secteur résidentiel s’intensifie.  

• À lire aussi: Travail au noir: la CCQ a tenté de récupérer 25 M$ en salaires impayés

• À lire aussi: Explosion des coûts de construction: les contribuables abusés

Une grève peut être déclenchée à tout moment par les 66 000 travailleurs de la construction du secteur résidentiel, après le rejet mercredi de leur offre finale par l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ).

«Les salariés du secteur résidentiel perdent en moyenne 145$ par semaine et ne retrouveront jamais cet argent», a déclaré Alexandre Ricard, porte-parole de l’Alliance syndicale, qui regroupe les cinq syndicats du secteur. 

Des autocollants syndicaux annonçant une grève imminente sont apparus sur les pancartes d’un promoteur de la Rive-Nord, Groupe Mathieu, mercredi matin.
Des autocollants syndicaux annonçant une grève imminente sont apparus sur les pancartes d’un promoteur de la Rive-Nord, Groupe Mathieu, mercredi matin. Mathieu Boulay - JDM

L’Alliance demande des augmentations salariales de 8,35% pour la première année, puis 6%, 5,5% et 4,5% les trois années suivantes, pour un total de 24,35% sur quatre ans.

L’APCHQ a répondu froidement dans un communiqué, mercredi. Les patrons estiment que cette demande générerait un coût supplémentaire direct de 55 000 $ sur une maison unifamiliale neuve.

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22% sur quatre ans 

«Les revendications syndicales actuelles ne tiennent pas compte de la capacité de payer des ménages», soutient l’APCHQ.

Les autres secteurs de la construction – industriel, institutionnel et commercial – ont déjà conclu des ententes avec des augmentations totalisant 22% sur quatre ans.

La convention collective est expirée depuis le 30 avril. Le ministre du Travail, Jean Boulet, a nommé un médiateur pour tenter de résoudre le conflit qui s’enlise.

• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission d’Isabelle Maréchal, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

Un secteur en péril 

Une étude de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) révèle que 69 % des dirigeants de PME sont préoccupés par un éventuel arrêt de travail dans le secteur de la construction.

Le secteur résidentiel vit déjà une crise d’attractivité et de rétention de la main-d’œuvre. Plusieurs travailleurs quittent ce secteur pour aller vers d’autres chantiers où les conditions sont meilleures.

Si les parties ne parviennent pas à s’entendre rapidement, ce sont des milliers de familles qui verront leur rêve d’un nouveau logement retardé, aggravant encore la crise du logement qui frappe le Québec.

L’industrie de la construction en chiffres

Au Québec (2024)

298 200 travailleurs (6,8% de l’emploi québécois)

7,2% du PIB provincial

81% des entreprises ont moins de 10 employés

Exemples de taux horaires

Briqueteur-maçon
43,85$

Charpentier-menuisier
44,23$

Couvreur
45,15$

Électricien
44,79$

Frigoriste
47,03$

Grutier
44,79$

Mécanicien d’ascenseur
50,00$

Sources: Commission de la construction du Québec, Association de la construction du Québec et Guichet-Emplois Canada

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