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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Grève et lock-out dans le secteur ferroviaire: le conflit pourrait entraîner des mises à pied dans les PME du Québec

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Gabriel Côté

2024-08-21T04:00:00Z
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Le conflit de travail qui se profile dans le milieu du transport ferroviaire pourrait entraîner des mises à pied temporaires dans les PME du Québec, préviennent des acteurs du secteur manufacturier.

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«Ce n’est pas la première fois dans notre histoire qu’on voit une situation comme ça, et historiquement on a réussi à s’en sortir, mais là, ça semble plus sérieux, alors on surveille ça de très proche», explique Jean-Denis Toupin, le directeur général de Constructions Proco.

Le directeur général de Constructions Proco, Jean-Denis Toupin, estime que le conflit dans le secteur ferroviaire pourrait mener à des mises à pied temporaires dans les entreprises manufacturières du Québec s’il n’est pas réglé rapidement.
Le directeur général de Constructions Proco, Jean-Denis Toupin, estime que le conflit dans le secteur ferroviaire pourrait mener à des mises à pied temporaires dans les entreprises manufacturières du Québec s’il n’est pas réglé rapidement. Photo fournie par Jean-Denis Toupin

Plus de 9000 travailleurs des deux principales compagnies ferroviaires canadiennes, le CN et le CPKC, pourraient être en grève ou en lock-out à partir de jeudi, ce qui perturberait directement les activités de Proco, qui se spécialise dans la fabrication de poutre pour des ponts en acier.

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«Notre matière première, ce sont des plaques d’acier qu’on fait venir par train du Canada et des États-Unis. En cas de perturbations, ça a des impacts sur notre capacité de production et délais de livraison et sur les coûts», souligne M. Toupin.

Problématique

Le fabricant sera en mesure de s’en tirer si la grève ne dure que quelques jours, précise-t-il aussitôt, mais un conflit plus long serait «problématique» et pourrait même mener à des mises à pied temporaire.

«Ça pourrait aller jusque-là, mais ça dépend de plusieurs facteurs», affirme le directeur général.

Face à un manque de matériaux, la compagnie serait forcée de revoir son mode d’approvisionnement et même le type de pièce qui est employé pour fabriquer des poutres.

«Il y a des pièces qui sont trop grosses pour être livrées par camion, il faudrait donc modifier la conception. Ça représente du temps et des coûts importants», dit-il.

«Répercussions majeures et sans équivoques»

Conséquemment, les Manufacturiers et exportateurs du Québec (MEQ) préviennent qu’une éventuelle «paralysie» du réseau ferroviaire aurait des répercussions «majeures et sans équivoques» sur l’économie.

«Si on regarde le passé, on voit qu’effectivement certaines entreprises ont été contraintes, dans des contextes similaires, de ralentir ou de fermer les lignes de production. Donc ça pourrait mener à des mises à pied temporaires. Ça dépend combien de temps le conflit de travail dure», note la présidente du MEQ, Véronique Proulx, en entrevue.

Photo Courtoisie, Peace River Record-Gazette
Photo Courtoisie, Peace River Record-Gazette

«Et le temps presse parce que les entreprises sont déjà affectées. Ça fait déjà plusieurs jours que certains matériaux ne circulent plus sur les rails», ajoute-t-elle.

Dans ce contexte, le ministre fédéral du Travail, Steven MacKinnon, exhorte les parties à s’entendre depuis plusieurs jours, afin de dénouer l’impasse et d’éviter un conflit de travail.

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