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L'article provient de TVA Nouvelles

Grève du RTC: pour certains, quand le bus s’arrête, c’est la vie qui s’arrête

Photo d’archives, STEVENS LEBLANC
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Dominique Salgado Directeur général du CAPVISH

2025-07-06T04:00:00Z
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Décidément, jusqu’au 13 juillet, la grève des employés d’entretien du Réseau de transport de la Capitale (RTC) plongera à nouveau des milliers de personnes dans une situation d’isolement forcé. Le Comité d’action des personnes vivant des situations de handicap (CAPVISH) tient à exprimer sa profonde inquiétude et sa colère devant cette réalité qui frappe particulièrement les personnes handicapées – surtout celles qui, trop souvent oubliées, ne sont pas admissibles au transport adapté ou qui n’y ont tout simplement pas accès pour répondre à tous leurs besoins quotidiens.

Nous le disons sans détour: nous appuyons le droit des travailleurs à revendiquer de meilleures conditions. Mais pourquoi ce droit se manifeste-t-il encore et toujours au détriment de ceux qui n’ont déjà aucun filet? Pourquoi briser le seul lien que beaucoup ont pour faire leurs courses, aller chercher des médicaments, se rendre à leurs rendez-vous médicaux ou simplement voir le monde et participer à la vie sociocommunautaire?

Prison

Une personne vivant avec un handicap n’a pas toujours de voiture, n’a pas toujours un réseau familial ou un voisin prêt à dépanner. Quand le bus s’arrête, c’est la vie qui s’arrête. Sans autobus, c’est le retour à la maison comme prison.

Pour beaucoup, le transport collectif est le seul moyen de garder un minimum d’autonomie, de briser la solitude, de défendre leurs droits et de faire entendre leur voix.

Couper cet accès, c’est leur dire qu’ils n’existent pas. C’est un manque de respect et de considération qui blesse bien au-delà de 10 jours de grève.

Un droit

Nous interpellons donc le syndicat, la direction du RTC et les élus municipaux: vous avez une responsabilité. Vous avez le pouvoir de faire exister des mesures d’atténuation, des services essentiels minimaux, des solutions concrètes pour ne pas couper net le droit de circuler. Vous avez aussi le devoir de ne pas faire payer aux plus vulnérables le prix fort d’un conflit de travail.

Cette grève doit rester un moyen de pression sur les décideurs, pas un outil d’exclusion pour ceux qui n’ont déjà que trop souvent à se battre pour chaque déplacement.

Le transport collectif est un droit, pas un privilège. L’interrompre totalement, c’est piétiner la dignité de milliers de citoyens. Et cela, nous refusons de l’accepter!

Dominique Salgado

Directeur général du CAPVISH

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