[IMAGES] Grève du RTC: arrivez tôt et armez-vous de patience

Si votre condition physique ou vos espadrilles refusent de collaborer, ou encore si vous n’êtes pas en mesure de pédaler, armez-vous de patience pour accéder au centre-ville de Québec au cours des prochains jours.

Pire qu’à l’habitude, très tôt en après-midi, le réseau routier était au rouge foncé, vendredi, un peu partout en direction de la capitale.

Sur l’autoroute 20, sur la 73 depuis la Beauce, dans le secteur des ponts, sur l’autoroute Félix-Leclerc, la Grande Allée et René-Lévesque, les déplacements se faisaient pare-chocs à pare-chocs.

Entre patience et courtoisie, les délais s’annoncent très importants pour le week-end.

Dès 15h, le stress était moins visible sur le trottoir que derrière le volant. Seul bémol, des espaces de stationnement étaient toujours disponibles à partir du Collège Mérici.

«Habituellement, c’est l’autobus, mais on n’a pas le choix», ont expliqué un groupe de quatre femmes en covoiturage à une borne de paiement devant le Musée national des beaux-arts du Québec.

«Nous, c’était le traversier. On a un spot de stationnement beaucoup plus loin et on marche!» ont ajouté deux autres festivaliers près de l’avenue Cartier.

Une heure dans le trafic

Pour un trajet entre Beauport et le quartier Saint-Sacrement vers les sites du FEQ, Le Journal a mis environ une heure alors que la même distance peut facilement se faire en vingt minutes en temps normal.

Et la marée humaine du début de soirée n’avait pas fait son apparition.

Un peu échaudé, un automobiliste insistant a appris à ses dépens qu’il ne faut pas contester la police. «Quand une policière dit que c’est bloqué, ça ne passe pas. Permis de conduire, svp!» a lancé la patrouilleuse sur l’avenue Wolfe-Montcalm.

Sur son site, la Ville de Québec suggère parmi les options de déplacements le covoiturage, la marche, les pistes cyclables et les taxis. Le message semble avoir été compris.

La grève du RTC, qui a commencé vendredi, pourrait se poursuivre jusqu’au 13 juillet. Le service de traversier entre Québec et Lévis est également interrompu pour la même raison.

Aucun service d’autobus ne sera offert pendant la durée de la grève puisque le RTC n’est pas assujetti aux services essentiels. Toutefois, les services de transport adapté (STAC), de Flexibus et d’àVélo sont maintenus.

Taxis et hôtels

En évitant les bouchons, les chauffeurs de taxi feront de longues heures, mais une meilleure paie.

«Nous serons tous là. Il y avait 25 à 30 appels en attente tout à l’heure. Ça devrait bien aller. Mais s’il y a 80 000 personnes, ce n’est pas 600 taxis qui vont pouvoir sortir les gens des plaines d’Abraham», a affirmé Luc Selesse, directeur des communications chez Taxi Coop.

«Ce sera de longues journées et de longues nuits. Et pas seulement à Québec, à Lévis aussi», a aussi précisé le président de Taxi Yallo, Hamdi Brigui.

Dans l’industrie du taxi, certains déplorent toutefois l’arrivée soudaine des chauffeurs de «taxis fantômes», qui opèrent illégalement.

D’autres ont proposé une solution moins orthodoxe.

«Nous sommes déçus qu’il y ait une grève, mais il reste de la place dans nos hôtels et on est prêt à recevoir tout le monde», a mentionné Alupa Clarke, directeur général de l’Association hôtelière de la région de Québec.

Des corridors d’urgence à l’usage exclusif des services de sécurité publique et de nouveaux corridors cyclables et piétonniers ont été aménagés, avec également des zones de débarcadère et des espaces pour les vélos au jardin Jeanne-d’Arc.

Ces mesures d’atténuation risquent toutefois de ne pas résoudre le problème de transport sans le RTC.