Grève des débardeurs: «Ça se répète constamment», s’inquiète une PDG
Agence QMI
La menace de grève qui plane au port de Montréal inquiète les manufacturiers qui ont peur d’être «pris au piège» dans le conflit entre les débardeurs et leur employeur si une entente n’arrive pas.
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«On dirait que c’est la journée de la marmotte, ça se répète constamment», a lâché Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et exportateurs du Québec, en entrevue à LCN, jeudi.
Les débardeurs du port de Montréal ont massivement rejeté mardi la dernière offre globale patronale en ce qui concerne le renouvellement de leur convention collective échue depuis décembre 2023. Ils se sont également prononcés en faveur de moyens de pression.
«Encore une fois, on est préoccupés parce que s’il y a une grève, c’est notre marchandise qui va être prise dans des conteneurs au port de Montréal pendant une très longue période», a souligné Mme Proulx.
Il ne s’agit pas du premier conflit de la sorte au port de Montréal puisqu’un arbitrage avait eu lieu en 2022 après l’adoption d’une loi spéciale qui avait forcé le retour au travail des débardeurs en avril 2021.
À ce moment-là, l’arbitre avait fait la part des choses dans les conditions salariales, mais ne s’était pas attaqué à d’autres questions comme les horaires ou les personnes sur appel, ce qui ne satisfait pas les travailleurs de nouveau en négociation.
«La loi spéciale a permis de mettre un terme à un conflit de travail, mais ça ne règle pas tout et ces problèmes-là refont toujours surface», a mentionné la PDG.
«Nous aujourd’hui, ce que l’on dit aux deux parties, c’est faites votre effort, soyez à la table des négociations, oui il y a le mandat de grève, mais il y a encore la possibilité d’arriver à une entente», a-t-elle soutenu.
Un coup pour l’économie québécoise?
Médicaments, produits de première nécessité, biens de consommation, de nombreux produits circulent au port de Montréal et pourraient se retrouver bloquer dans les conteneurs en cas de grève, a alerté Mme Proulx.
Cette dernière se dit aussi préoccupée par l’image du Canada face à un nouveau conflit de ce genre, juste après celui dans le transport ferroviaire.
«À terme, ce qui nous préoccupe beaucoup, c’est la perception qu’ont les investisseurs étrangers du Canada ou l’impact que cela a sur notre compétitivité», a-t-elle expliqué, soulignant que le port de Montréal représente près de 10% du PIB au Québec.
Rappelons que les représentants syndicaux doivent participer jeudi à une rencontre de médiation avec l’employeur.