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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Grève des CPE: «Trop tôt» pour annoncer un nouveau débrayage, selon le syndicat

Des discussions intensives entre les deux parties se poursuivent jusqu’à mardi

Photo d’archives, Pierre-Paul Poulin
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Photo portrait de Vincent Desbiens

Vincent Desbiens

2025-04-07T19:46:43Z
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Sans entente de principe malgré une fin de semaine de négociations productives, le syndicat des éducatrices en centre de la petite enfance (CPE) se donne jusqu’à mardi pour déterminer s’il fixera de nouvelles journées de grève. 

«Présentement, il est trop tôt pour dire si, oui ou non, il y aura d’autres journées de grève. On est en discussion constante avec le comité de mobilisation, mais on veut se donner le temps de voir comment lundi et mardi vont se dérouler», a expliqué la représentante des CPE de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN), Stéphanie Vachon.

Comme c’était le cas lundi, les employés de 400 CPE seront de nouveau en grève mardi. Il s’agit d’une dixième journée de grève dans les derniers mois, dont une cinquième de suite.

Mme Vachon a soutenu que les négociations avec le gouvernement du Québec avaient «bien avancé» pendant les derniers jours. «On a une meilleure idée d’où ça s’en va. On est arrivé dans un entonnoir et ça devient concret.»

Les deux parties ont passé la journée à travailler sur le dossier lundi et en feront de même mardi.

«Je ne dirais pas qu’on est près d’une entente de principe, mais c’est quand même encourageant», a-t-elle précisé.

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Rappelons que 91% des travailleuses en CPE affiliées à la CSN ont voté, le 19 mars, en faveur d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée.

Enjeu de main-d’œuvre

Celle qui représente plus de 13 000 éducatrices croit que le Conseil du trésor, la ministre Sonia LeBel et son syndicat sont tous conscients de l’enjeu ultime de cette négociation: le domaine de la petite enfance fait face à une crise majeure de main-d’œuvre qui ne fait que s’empirer au fil des ans.

«Les deux parties ont le même objectif, mais on n’a pas la même solution pour y parvenir. Clairement, pour nous, il faut rendre le métier plus attractif pour la relève et ça passe par un meilleur salaire et de meilleures conditions. Le gouvernement, lui, voudrait plus de flexibilité des éducatrices déjà en place pour combler les besoins», a fait valoir Stéphanie Vachon.

Québec affirme offrir aux éducatrices une augmentation salariale de 17,4%, soit la même chose que 98% des employés de la fonction publique avec lesquels le Trésor s’est entendu dernièrement.

Au bout du rouleau

Le conflit qui se poursuit pèse sur des milliers de parents comme Magalie Coutu, une mère de deux enfants d’âge préscolaire du Bas-Saint-Laurent.

Ils sont nombreux sur les réseaux sociaux à dénoncer, comme elle, qu’ils doivent puiser dans leur banque de congés annuels pour rester avec leur progéniture quand la garderie est fermée.

«C’est très difficile. Je suis arrivée à bout de mes journées de congé, alors ma mère va devoir les prendre mardi. Je suis chanceuse, ce n’est pas tout le monde qui a ses parents proches», a-t-elle raconté.

Malgré le «méchant casse-tête» que cette situation engendre pour bien des parents, Mme Coutu a tenu à exprimer sa gratitude envers les éducatrices et les «comprend de vouloir être respectées».

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