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L'article provient de Le Journal de Montréal
Transports

Grève de la STM: «J’ai dû marcher 45 minutes pour voir ma fille à l’hôpital», dit une mère qui se rend tous les jours au chevet de sa fille

Les patients et leurs proches sentiront de plein fouet l’impact du débrayage

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Zoé Arcand

2025-11-01T15:40:40Z
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Les Montréalais qui devront se rendre à l’hôpital pour recevoir des soins ou visiter un proche devront faire preuve de créativité pour se déplacer à cause des transports en commun perturbés jusqu’à la fin novembre.

«J’ai dû marcher 45 minutes pour aller voir ma fille de 27 ans qui est à l’hôpital. Je vais la voir tous les jours», explique Isabelle Charette, une mère de 53 ans rencontrée alors qu’elle se rendait au CHUM ce samedi, tandis qu’aucun transport en commun n’était disponible dans la métropole.

Le Journal l’a approchée alors qu’elle marchait d’un pas pressé sur l’avenue Viger dans le Vieux-Montréal. Au loin, résonnait le bruit des trompettes d’environ 3000 employés de la Société des transports de Montréal (STM), massés devant le Palais des congrès.

Environ 3000 employés de la STM manifestaient devant le Palais des congrès, le 1er novembre 2025. Photo: Zoé Arcand.
Environ 3000 employés de la STM manifestaient devant le Palais des congrès, le 1er novembre 2025. Photo: Zoé Arcand. Photo Zoé Arcand
Encore des grèves

En négociation avec la STM, les membres de la section 1983 du Syndicat canadien de la fonction publique, qui regroupe les chauffeurs d’autobus, les opérateurs de métro et les employés de station, ont paralysé les transports en commun ce samedi. 

Il s'agit d'une première en 38 ans, selon le syndicat, mais la grève se répétera les 15 et 16 novembre prochains si les négociations n’avancent pas.

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C’est le gouvernement et la Ville «qui prennent la population en otage», a déclaré Frédéric Terrien, le président de la section locale 1983 lors d’un point de presse. «Qu’ils prennent les choses en main et qu’ils financent [le transport en commun] comme il le faut!»

À cela, s’ajoute une troisième grève des employés d’entretien de la Société de transports, eux aussi en négociation.

Les transports en commun ne seront pas en service hors des heures de pointe jusqu’au 28 novembre. Les déplacements d’Isabelle Charette risquent d’être plus compliqués ce mois-ci.

«Je ne travaille pas pour être présente pour ma fille. Donc, je n’ai pas l’argent pour me payer deux Uber [...] tous les jours», s’est-elle désolée.

Cette dernière s’est dite reconnaissante de l’absence de pluie samedi et de sa bonne forme physique.

Un patient privé de visite

Mais cette chance n’est pas donnée à tout le monde. Raymond Poisson, un patient du CHUM, a été privé de la visite de deux amis alors qu’il venait d’être admis à l’hôpital samedi à cause de son diabète.

Raymond Poisson a été admis à l’hôpital samedi pour son diabète et ne pourra pas recevoir la visite de ses amis à cause du conflit de travail à la STM, le 1er novembre 2025. Photo: Zoé Arcand.
Raymond Poisson a été admis à l’hôpital samedi pour son diabète et ne pourra pas recevoir la visite de ses amis à cause du conflit de travail à la STM, le 1er novembre 2025. Photo: Zoé Arcand. Photo Zoé Arcand

«Ils habitent près de Lachine et ne pourront pas venir me voir parce qu’ils n’ont pas de voiture. Ça risque aussi d’être compliqué pour eux de passer si je dois rester hospitalisé longtemps», s’est désolé l’homme de 64 ans qui réside dans un hébergement de transition près du CHUM depuis deux ans.

«J’ai été dans la rue pendant deux ans après le décès de ma femme», explique-t-il, portant un manteau par-dessus sa jaquette d’hôpital dans le froid de novembre, devant les portes de l’urgence.

C’est à pied que celui qui explique avoir fait carrière comme peintre en bâtiment s’est rendu au centre hospitalier, tout comme la mère de famille qui était allée voir sa fille, mais qui dit comprendre les employés d’entretien.

«On essaie de rester sympathique à leur cause, mais c’est dur parce que ça nous affecte», a-t-elle souligné.

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