Grève de la construction: de futurs locataires pourraient devoir patienter avant d’obtenir leur condo locatif en raison du conflit de travail
Un promoteur immobilier pourrait avoir de la difficulté à livrer une vingtaine de logements pour le 1er juillet


Mathieu Boulay
Des dizaines de futurs locataires pourraient devoir patienter avant d’obtenir leur condo à Laval en raison de la grève dans le secteur résidentiel.
«J’ai 20 logements à livrer pour le 1er juillet. Ils sont presque finis, mais si ça [la grève] perdure, ça sera difficile», explique Jean-Michel Paquin, qui est directeur de la construction chez Madeco.
«Si un logement n’est pas livré, ça peut toucher trois ou même quatre familles.»
Contrairement à ce qu’on peut penser, ce n’est pas facile de rattraper des journées de travail perdues.
«Les calendriers sont très serrés, explique M. Paquin. On fait déjà le plus vite possible. De regagner une semaine ou deux en raison de la grève, c’est presque impensable pour nous.»
Pour éviter que ses clients se retrouvent en mauvaise posture, M. Paquin est déjà en mode solution.
Pour les aider, il songe à placer un groupe de locataires dans un autre immeuble de logements qui est voisin de celui où se trouvent leurs logements. Un dossier à suivre.
Plusieurs entrepreneurs ne peuvent pas non plus se permettre que le conflit perdure pendant plusieurs semaines s’ils souhaitent respecter leurs échéanciers des prochaines semaines ou des prochains mois.
Des hausses réelles de 50 000$
Si les syndiqués obtiennent plus de 24% d’augmentation sur une période de quatre ans, le prix des maisons pourrait connaître une hausse importante.
Avant le début de la grève, l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) estimait que ces hausses demandées par l’Alliance syndicale se traduiraient par un surcoût de 50 000$ du prix par résidence.
«Une maison que je vends actuellement à 425 000$ pourrait grimper à 475 000$ », mentionne Patrick Lachance, un entrepreneur de Sherbrooke.

L’homme d’affaires doit composer avec la fermeture de 50 chantiers en Estrie depuis mercredi. Dans les derniers mois, il avait toutefois prévu ses échéanciers en fonction d’un conflit de travail en mai ou en juin.
Les doigts croisés
Après 48 heures de grève, la majorité des constructeurs ou des promoteurs n’ont pas encaissé d’impacts importants sur leurs chantiers.
Cependant, il ne faudrait pas que le conflit de travail se poursuive au-delà de la prochaine fin de semaine.
«On espère trouver rapidement une entente. Si le conflit se prolonge, les conséquences pourraient être plus importantes», mentionne l’APCHQ dans une réponse écrite.
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