Grève au RTC: les négos rompues, une grève générale illimitée évoquée
Les négociations entre le Réseau de transport de la Capitale et le Syndicat des salarié(e)s d’entretien du RTC sont désormais rompues

Taïeb Moalla
Les négociations entre le Réseau de transport de la Capitale (RTC) et le Syndicat des salarié(e)s d’entretien du RTC sont désormais rompues. La CSN, qui a dénoncé la «dictature» de l’employeur, n’exclut pas la tenue d’une grève générale illimitée.
Le ton s’est particulièrement envenimé vendredi matin au déclenchement d’une grève de 10 jours qui paralyse les bus du RTC en plein Festival d’été de Québec (FEQ).
Nicolas Louazel, président du syndicat de l’entretien, a affirmé que les négociations se sont achevées jeudi à 17h et qu’aucune date de reprise des pourparlers n’est au menu même si un médiateur-conciliateur s’occupe du dossier depuis plusieurs semaines.
«Présentement, c’est une impasse, parce que c’est une dictature qu’on vit actuellement», a tonné le chef syndical, en impromptu de presse. «Présentement, c’est une impasse, parce que c’est une dictature qu’on vit actuellement», a tonné le chef syndical, en impromptu de presse, en matinée.
Vendredi après-midi, le RTC nous a fait savoir que la prochaine séance de négociations, convoquée par le médiateur-conciliateur, est prévue pour mardi prochain.
Le Syndicat jure que l’enjeu salarial n’est pas au cœur de la négociation et qu’il s’agit davantage de la conciliation travail-famille. Interrogé quant à la revendication d’une hausse salariale de 30% sur cinq ans, le chef syndical a plutôt parlé de l’importance de l’équité entre les groupes. Il a laissé entendre que les demandes syndicales se situent plutôt entre 18% et 22% sur cinq ans.
Vendredi en fin de matinée, Bruno Marchand, maire de Québec, a dit «assumer» ce qualificatif de «dictateur» si cela signifie une gestion rigoureuse des deniers publics.
Affirmant ne pas être au courant des dernières demandes syndicales à la table de négociations, M. Marchand a répété, en point de presse, qu’il n’est pas question d’accorder 30% de hausses salariales. «Si c’est 18%, on va avoir de belles rencontres. Mais à 30[%], ce n’est pas possible».
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Déclarations dénoncées
Les syndiqués ont vertement dénoncé les déclarations du maire de Québec, Bruno Marchand, et des principaux dirigeants du RTC, qui ont évoqué «une prise en otage» de la population au cours des derniers jours.
La CSN a également déploré les comparaisons entre Québec et Montréal. Dans la métropole, ce n’est pas le syndicat qui a proposé le service minimum, mais bien un tribunal qui l’a exigé lors du Grand Prix de Formule 1 pour des raisons de sécurité, ont-ils rappelé.
La CSN a par ailleurs affirmé que les deux parties étaient «sur le bord» d’obtenir un règlement au cours des derniers jours, mais que cela n’a finalement pas abouti à cause de «l’intransigeance et de la nonchalance de la partie patronale» et du «refus de tout compromis».
Les 363 syndiqués de l’entretien, qui sont sans convention collective depuis le 27 septembre 2024, se réuniront vendredi. Leur exécutif syndical leur présentera les grandes lignes des récentes discussions à la table de négociations.
De son côté, le Service de police de la Ville de Québec a rappelé vendredi diverses mesures d’atténuation (voir plus bas) lors de la grève des bus du RTC.
–Avec la collaboration de Stéphanie Martin
Ce qu’ils ont dit
«Quand les syndicats ou les parties patronales en sont rendus à faire des déclarations comme celles-là dans les médias, ils ne sont pas en train de négocier. Et c’est un problème. Parlez-vous.»
–Claude Villeneuve, chef de l’opposition
«C’est une administration qui réagit. Il y a un problème qu’on voit venir depuis longtemps et quand il [le maire] a la face dans le mur, il se réveille. Il n’y a pas un gestionnaire qui gérerait comme ça.»
–Stevens Mélançon, chef de la deuxième opposition
Mesures d’atténuation lors de la grève
- Des corridors d’urgence à l’usage exclusif des services de sécurité publique seront mis en place dans les voies d’autobus et délimités par des cônes orange. Les policiers assureront une surveillance des véhicules qui y circuleront.
- À partir du corridor VivaCité du chemin Sainte-Foy, une traverse du côté ouest à l’intersection de l’avenue De Bougainville sera aménagée pour rejoindre la piste cyclable balisée de la Grande Allée.
- Sur la Grande Allée, de Belvédère à l’avenue Taché, une piste cyclable balisée ainsi que des voies pour les piétons seront disponibles.
- Deux zones débarcadères-éclairs, à la gare du Palais et à l’ouest de l’anneau des plaines d’Abraham, plus précisément sur l’avenue Moncton entre le boulevard René-Lévesque Ouest et Grande Allée Ouest.
- Des espaces pour les vélos au jardin Jeanne-d’Arc ainsi qu’à la place de l’Assemblée-Nationale seront disponibles.
Source: Service de police de la Ville de Québec