Grève à la STM suspendue pendant le Grand Prix: il y a tout de même des limites à prendre les citoyens pour des cruches


Josée Legault
Dans une grande ville comme Montréal, chacune des grèves dans le transport en commun, que les revendications des grévistes soient fondées ou non, est un véritable calvaire pour les usagers.
Le conflit actuel entre les employés d’entretien et la STM ne fait pas exception. Pour les Montréalais, la décision de suspendre en plus la grève uniquement lors du Grand Prix est l’insulte ultime.
Bref, que les travailleuses et travailleurs endurent pendant qu’on protège le sacro-saint Grand Prix, cela malgré que ce soit une foire à ciel ouvert de fortunes ostentatoires!
Sans compter, pour reprendre les mots de ma collègue Maria Mourani, qu’il est aussi «l’eldorado des proxénètes, des touristes sexuels et de toute l’industrie de l’exploitation sexuelle».
On s’en souviendra
Les Montréalais, dont tous ceux à petits salaires qu’on prive sans vergogne de leur transport en dehors des heures de pointe et qu’on oblige à casquer pour des taxis ou des Uber, vont s’en souvenir longtemps...
Pour le sens des priorités et le respect des citoyens, on repassera. Comment s’en étonner cependant dans un monde de plus en plus mesquin?
Même si la médiation proposée par le ministre du Travail, Jean Boulet, fonctionnait – et c’est à souhaiter très fort –, elle n’effacerait pas pour autant ce double affront fait aux Montréalais.
Mécanisme obligatoire
La mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a tout à fait raison de dire que le transport en commun est un service essentiel. Point.
En cela, toute grève devrait être remplacée illico par un mécanisme obligatoire d’arbitrage neutre.
Il y a tout de même des limites à prendre les citoyens pour des cruches pendant qu’on chouchoute les millionnaires de la Formule 1 uniquement pour l’argent qu’ils pompent dans la Ville pendant que le droit des Montréalais à leur propre service de transport collectif passe à la trappe.