Grève à la STM: le transport en commun encore à l'arrêt complet ce week-end

Laurent Lavoie
Une nouvelle grève pourra bel et bien paralyser le transport en commun ce week-end, a tranché le Tribunal administratif du travail (TAT), hier, la même journée que les Montréalais ont enfin pu profiter de la reprise des horaires complets du métro et des autobus.
La juge administrative Karine Blouin considère que les services qui seront prévus «sont suffisants pour que la santé ou la sécurité publique ne soit pas mise en danger».
Elle a convenu que le débrayage des 15 et 16 novembre annoncé par le syndicat des chauffeurs d’autobus et des opérateurs de métro pouvait avoir lieu.
Les services de transport adaptés seront maintenus. Pour les situations exceptionnelles, la main-d’œuvre nécessaire sera fournie.
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Inquiétudes
La Société de transport de Montréal (STM) a été l’un des nombreux organismes à avoir fait part de ses inquiétudes à la cour.
Elle a notamment présenté des statistiques sur les habitudes de la population, qui profite du transport en commun pour fréquenter les banques alimentaires.
«Ces documents présentent un intérêt certain. Toutefois, ils sont, soit de l’ordre du ouï-dire ou de l’opinion ou dénoncent de façon trop générale des problèmes de société certes importants [...]», écrit la juge Blouin.
Cette grève de 48 heures pourrait tomber à l’eau, si un règlement survient d’ici là entre le syndicat et la direction de la STM.
Il s’agit d’un nuage noir au-dessus de la tête des usagers comme Marie-France Bordeleau. «Je travaille samedi !», s’insurge la massothérapeute qui a trouvé la récente réduction du service difficile avec la neige.

À portée de main
Du côté des employés d’entretien, une entente de principe serait à portée de main, selon les informations du Bureau parlementaire.
Pour encourager la suite des négociations, ils ont suspendu mardi soir le débrayage qui devait s’étendre jusqu’à la fin du mois et qui limitait le passage des autobus et du métro aux heures de pointe.
«Je suis vraiment soulagée! Je n’aurai plus d’Uber à 30$», a lancé Cécile Funbji, rencontrée au métro Frontenac mercredi matin et qui travaille comme serveuse à LaSalle.

QS ne collabore pas
Pendant ce temps, le ministre du Travail, Jean Boulet, a déposé mercredi une pièce législative pour devancer de quelques semaines l’application de la loi 14, qui limite le droit de grève et élargit la notion de services essentiels.
Cela préviendrait toute paralysie du métro et des autobus à Montréal, mais pour ce faire, l’élu avait besoin de l’appui de l’ensemble des partis de l’opposition. Or, seul Québec solidaire (QS) a refusé de consentir.

«Si le ministre Jean Boulet [...] veut absolument imposer sa loi, il n'a pas besoin de nous autres», a laissé tomber la cheffe parlementaire de QS, Ruba Ghazal.
Le ministre du Travail refuse pour le moment de passer par une loi spéciale, une voie souvent impopulaire.
-Avec Anouk Lebel, JdeM, Marc-André Gagnon, Bureau parlementaire
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