Grève à Air Canada: Carney exhorte les deux parties à sortir de l’impasse

Raphaël Pirro
Dans sa première sortie publique depuis l’éclatement du conflit de travail entre Air Canada et ses agents de bord, Mark Carney a reconnu lundi que les travailleurs devaient être rémunérés «de manière équitable et juste» et exhorté les deux parties à sortir de l’impasse.
«Nous reconnaissons pleinement le rôle essentiel que jouent les agents de bord pour assurer la sécurité et le confort des Canadiens et de leurs familles pendant leurs voyages. Il est important qu'ils soient rémunérés de manière équitable et juste en tout temps», a dit le premier ministre entre deux réunions à son bureau du Parlement.
Il juge «décevant» que les longues négociations entamées il y a huit mois entre le syndicat et l’employeur aient abouti à cette «impasse», qui engendre des pertes importantes pour la compagnie et bouleverse les plans de transports de centaines de milliers de personnes.
«J'exhorte les deux parties à résoudre ce problème le plus rapidement possible et la ministre [du Travail, Patty] Hajdu aura plus à dire à ce sujet», a-t-il ajouté.
La ministre Hajdu a ordonné l’article 107 du Code du travail samedi, quelques heures seulement après l’enclenchement du mandat de grève puis du lock-out pendant la nuit.
Cette disposition permet de référer le dossier au Conseil canadien des relations industrielles (CCRI), qui en retour a ordonné un retour et travail dès midi aujourd’hui ainsi qu’un arbitrage exécutoire.
Lundi, le CCRI a qualifié la grève d’illégale, mais le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) est sur toutes les tribunes pour annoncer qu’il défiait le retour au travail imposé aujourd’hui.
Puisqu’illégale, la grève pourrait venir à un coût pour les agents de bord. Le SCFP a toutefois avisé qu’il absorberait les éventuelles sanctions afin de poursuivre le mouvement de grève.
Le syndicat dénonce par ailleurs un conflit d’intérêts dans cette affaire : la présidente du CCRI, Maryse Tremblay, est une ancienne employée aux affaires juridiques d’Air Canada.
«Le SCFP a exigé que Maryse Tremblay se récuse dans cette affaire, mais elle a refusé et elle présidera les audiences malgré tout», a déclaré l'organisation.
Les agents de bord d’Air Canada sont conviés à une rencontre sur Zoom avec leur syndicat ce soir à 19h.