Greta Thunberg arrêtée à Londres lors d'une manifestation en soutien à Palestine Action

AFP
La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg a été arrêtée mardi à Londres lors d'une manifestation en soutien à des militants emprisonnés du groupe Palestine Action, classé « organisation terroriste » au Royaume-Uni après des actes de vandalisme.
La jeune femme de 22 ans est la première personnalité connue du grand public à être interpellée dans le cadre d'un soutien à cette organisation interdite en juillet.
« Greta Thunberg tenait une pancarte sur laquelle on pouvait lire +je soutiens les prisonniers de Palestine Action. Je m'oppose au génocide+ », a souligné dans un communiqué un porte-parole de Defend Our Juries, précisant que la militante avait « été arrêtée en vertu de la loi antiterroriste » britannique.

La police de Londres a de son côté indiqué avoir arrêté une « femme de 22 ans pour avoir brandi un objet (en l'occurrence une pancarte) en soutien à une organisation interdite (en l'occurrence Palestine Action) », sans préciser son nom.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montrent Greta Thunberg assise à même le sol avec cette pancarte.
« Prisonniers politiques »
Cette manifestation était menée en solidarité avec huit militants de Palestine Action, âgés de 20 à 31 ans, incarcérés dans l'attente de leur procès pour des actions menées au nom du groupe. Certains d'entre eux sont en grève de la faim depuis début novembre.
Dans une vidéo publiée lundi sur son compte Instagram, la militante a qualifié ces militants de « prisonniers politique », appelant le gouvernement du premier ministre travailliste Keir Starmer à répondre à leurs revendications, à savoir leur remise en liberté et l'abandon des poursuites.

Interrogé au Parlement la semaine dernière, M. Starmer a déclaré que les « règles et les procédures » ayant mené à leur détention avaient été respectées.
Créé en 2020, Palestine Action se présentait sur son site internet comme un « mouvement d'action directe visant à mettre fin au soutien mondial au régime génocidaire et d'apartheid d'Israël ».
S'attaquant essentiellement à des sites d'entreprises d'armement, notamment du groupe israélien Elbit Systems, il a été interdit début juillet après une intrusion et des actes de vandalisme sur une base de l'armée de l'air britannique, dont les dégâts ont été évalués à sept millions de livres (7,9 millions d'euros).
« Dommages criminels »
Huda Ammori, cofondatrice de ce groupe, a introduit un recours en justice pour contester cette interdiction, critiquée aussi bien par des ONG de défense des droits humains que par le Conseil de l'Europe et le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU.
Tout soutien à Palestine Action est passible d'une sanction allant jusqu'à six mois de prison. Selon Defend Our Juries, plus de 2 000 personnes ont été arrêtées au cours des dizaines de manifestations organisées pour l'organisation.
Outre Greta Thunberg, la police de Londres a également annoncé mardi avoir arrêté deux personnes pour des soupçons de « dommages criminels » contre un immeuble du quartier d'affaires de la City, où avait lieu la manifestation.
Selon Defend Our Juries, deux militants ont recouvert la façade du bâtiment abritant la compagnie d'assurance Aspen d'une peinture rouge sang, avant de s'enchaîner à l'entrée du bâtiment.
Leur objectif était d'« attirer l'attention sur la complicité d'Aspen dans le génocide, de perturber ses activités et de fermer le bâtiment ».
Cette société a été ciblée car elle fournit des services au groupe israélien Elbit Systems, selon Defend Our Juries.