Gratuité du transport en commun: un casse-tête pour les aînés du Grand Montréal?

Audrey Sanikopoulos | Agence QMI
Dès le 1er juillet, Montréal offrira la gratuité dans les transports en commun pour ses résidents de 65 ans et plus, mais seulement sur son territoire. Plusieurs autres municipalités de la région ont une tarification similaire, ce qui pourrait représenter un casse-tête pour se déplacer d’une ville à l’autre.
«Ce n’est pas super simple de s’y retrouver actuellement par rapport à la gratuité», a reconnu Sarah Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec.
Dans quelques mois, les Montréalais de plus de 65 ans pourront prendre gratuitement le métro, l’autobus ou encore le Réseau Express Métropolitain (REM), mais seulement dans la zone A, qui représente l’île de Montréal.
Ils peuvent d’ores et déjà charger le titre «Gratuité 65+, Tous modes A» sur leur carte OPUS en présentant une preuve de résidence et d’âge, a annoncé la Ville mercredi.
«Les gens à l’extérieur de la zone A, il n’y aura pas de gratuité», a confirmé la mairesse Valérie Plante.
Il s’agissait d’une des promesses faites lors de sa première campagne électorale pour la mairie de Montréal en 2017, en plus de la gratuité pour les enfants de moins de 12 ans déjà mise en place.
Plusieurs conditions
La Ville de Montréal n’est pas la seule à offrir la gratuité à ses résidents. D’autres municipalités proposent le même principe, mais souvent avec des modalités différentes.
«Chaque municipalité a le pouvoir de déterminer des gratuités ou des rabais supplémentaires sur son propre territoire avec l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM)», a rappelé Mme Doyon.
Par exemple, un Lavallois de plus de 65 ans peut prendre l’autobus gratuitement dans sa municipalité, mais pas embarquer dans le métro. Il en est de même pour les résidents aînés de Terrebonne ou de Mascouche qui peuvent se déplacer dans «la zone locale» du réseau exo.
Sur le Réseau de transport de Longueuil (RTL), les conditions sont encore plus complexes. Ainsi, seuls les aînés de Longueuil, Brossard ou Boucherville peuvent prendre gratuitement l’autobus «en dehors des heures de pointe».
Les résidents aînés de Saint-Lambert pourraient aussi se prévaloir de cette offre sur le RTL, mais «sous certaines modalités».
«Ça fait un peu patchwork», a illustré Mme Doyon.
Une tarification pour tout le Grand Montréal?
Pour la directrice générale de Trajectoire Québec, une tarification sociale basée sur le revenu de la personne devrait être offerte dans tout le Grand Montréal.
«On aurait des rabais tarifaires qui iraient jusqu’à la gratuité pour l’ensemble des personnes qui sont à faible ou très faible revenu», a-t-elle expliqué. «Là, ça permettrait de se déplacer de façon simple sur tout le territoire métropolitain.»
La mairesse de Montréal – qui est aussi présidente de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) – n’est pas fermée à cette idée.
Elle avait d’ailleurs fait cette proposition lors de sa campagne électorale de 2017. La tarification sociale se retrouvait aussi dans sa plateforme électorale de 2021.
«C’est un sujet que je porte beaucoup au sein de la CMM et de l’ARTM pour savoir pourquoi ça pourrait être pertinent d’avoir une tarification basée sociale sur l’entièreté du réseau. On en jase à l’ARTM», a souligné Mme Plante.