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L'article provient de Le Journal de Montréal
Environnement

Centre de tri de Lachine: des améliorations encore loin des standards requis

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Audrey Sanikopoulos

2023-02-02T19:28:49Z
2023-02-02T21:38:59Z
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Quelques mois après avoir vécu des problèmes majeurs de recyclage, Montréal est parvenue à améliorer la performance de son centre de tri de Lachine, mais continue d’être encore loin des standards nord-américains.

La Ville de Montréal avait payé à prix fort pour ce centre de tri qui devait être «le plus moderne et le plus avancé d’un point de vue technologique au Québec», selon la mairesse Valérie Plante.

Mais les problèmes se sont enchaînés depuis l’ouverture en 2019 de ce centre payé 53 millions $. Avec les entrepôts proches de déborder, la société responsable de la gestion du site, Ricova, s’était fait retirer son contrat par la Ville en septembre dernier.

La Société VIA a repris le contrôle des opérations un mois plus tard. Plus de trois ans après l’ouverture du centre, des progrès commencent seulement à se faire ressentir.

PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS
PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS

Le taux de contamination du papier recyclé vient de passer en dessous du seuil des 10 %, a expliqué Jean-Sébastien Daigle, président-directeur général de Société VIA.

«Quand la transition avec Ricova a été faite, on était avec des taux de contamination qui étaient de plus de 30 %. On a divisé par trois en quelques mois finalement», a souligné Arnaud Budk, directeur de la gestion des matières résiduelles de la Ville.

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Ce taux reste cependant bien supérieur aux normes sur la contamination qui sont fixées à 3 % en Amérique du Nord.

«En bas de 10 %, les clients sont capables de l’accepter. Dans un monde idéal, il faudrait des contaminants autour de 5 % ou en bas, puis on est en voie de l’atteindre», a relativisé M. Daigle.

Encore des réparations à venir

À son arrivée, la Société VIA a dû se concentrer sur la formation des trieurs. Mais elle a aussi dû réparer de nombreux équipements, qui ne sont pourtant vieux que de quelques années.

«On a fait beaucoup de réparations depuis qu’on est arrivés», a reconnu M. Daigle.

PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS
PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS

Le travail n’est toutefois pas fini puisque la machine pour trier le verre, qui a pris plusieurs années avant d’être finalement installée, est encore en panne. Elle devrait reprendre du service sous peu une fois que les pièces commandées seront arrivées.

Le centre doit continuer de s’adapter à la hausse du nombre de matières à recycler en raison de la pandémie. Par exemple, le bond des commandes en ligne a augmenté la quantité de cartons à traiter.

«Un centre de tri, ce n’est jamais parfait, ça dépend de la matière entrante. Il a été bien conçu pour la matière entrante de 2017, aujourd’hui il nécessite des ajustements», a avancé M. Daigle.

Ricova flouait la Ville

Rappelons qu’en plus de sa piètre performance pour le tri du recyclage, le géant des déchets Ricova a aussi été visé par une enquête du Bureau de l’inspectrice générale (BIG) de la Ville de Montréal en 2022.

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Jean-Sébastien Daigle, président-directeur général de Société VIA (à gauche) et Arnaud Budk, directeur de la gestion des matières résiduelles de la Ville de Montréal (à droite)
Jean-Sébastien Daigle, président-directeur général de Société VIA (à gauche) et Arnaud Budk, directeur de la gestion des matières résiduelles de la Ville de Montréal (à droite) PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS

Selon le BIG, Ricova n’a pas partagé tous les revenus de la vente des matières recyclables avec la Ville comme elle devait le faire et aurait floué Montréal pour plus d’un million de dollars.

L’inspectrice a demandé à la Ville de résilier les deux contrats de tri de Ricova, mais pour l’heure, seulement celui de Lachine a été rompu, à la faveur de VIA.

PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS
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Ricova opère donc encore le centre de tri de Saint-Michel, dans l’est de Montréal. L’entreprise a d’ailleurs annoncé qu’elle a atteint un taux de contamination de 2 % avec l’acquisition de six trieurs optiques. Il s’agit d’un investissement privé de 6 millions $.

«Les investissements faits par l’opérateur ont porté leurs fruits. Nous pourrons voir dans les prochains mois si cette performance s’inscrit dans la durée», a réagi Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement au comité exécutif.

PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS
PHOTO AGENCE QMI, AUDREY SANIKOPOULOS

Taux de contamination des ballots de papier

• Septembre (opérateur Ricova) : 29,2 % de contamination

• Octobre (opérateur Ricova): 36,4 % de contamination

• Octobre (opérateur VIA): 9,9 % de contamination

• Novembre (opérateur VIA): 12,9 % de contamination

• Décembre (opérateur VIA): 9 % de contamination

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