Grande Allée: le projet de stationnement étagé soulève les passions
Jean-Luc Lavallée | Journal de Québec
Le projet de stationnement étagé sur la Grande Allée, bloqué par la Ville, a soulevé les passions de commerçants et citoyens aux visions diamétralement opposées, lundi soir, lors d’une consultation animée.
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Y a-t-il suffisamment de stationnements dans le secteur ? C’est la question qui a été au cœur des échanges durant toute la soirée à l’hôtel de ville de Québec.
Plus de cinquante personnes ont participé à la consultation sur le retrait de l’usage « stationnement » pour le terrain de l’ancienne église Saint-Cœur-de-Marie, démolie en 2019.
Des gens d’affaires ont été nombreux à se porter à la défense du projet controversé du promoteur alors que plusieurs résidents du coin ont plutôt affirmé qu’il n’y a pas de réel besoin et ont applaudi la décision de la Ville qui a rejeté le projet de stationnement de neuf étages puisqu’il va à l’encontre des orientations du PPU (Programme particulier d’urbanisme) adopté en 2010.
«J’ai des locataires commerçants qui ne sont pas capables d’avoir des employés parce qu’il n’y a pas de stationnement», a plaidé Robert Chouinard, qui possède des immeubles dans le secteur.
Selon lui, le besoin est «criant», tant pour les résidents que pour les clients des commerces et les touristes.
«La personne qui arrive de New York ou Boston, elle n’arrivera pas en tramway. Elle a besoin d’une place pour stationner son auto», a-t-il ajouté.
Encourager le voiturage solo
«La construction d’un stationnement, c’est vraiment un incitatif à l’utilisation de l’automobile solo», a rétorqué Samuel Clavet-Labrecque, des Jeunes de Québec pour la mobilité durable.
Le Comité de citoyens du Vieux-Québec s’est également rangé du côté de la Ville qui privilégie un bâtiment à «dominante résidentielle» sur ce lot.
Précisons que la consultation de lundi portait exclusivement sur la modification au zonage et non sur le projet lui-même des promoteurs Louis et Loik Lessard.
L’éléphant dans la pièce s’est toutefois rapidement invité dans le débat. Présents à l’hôtel de ville, les deux promoteurs n’ont pas manqué de souligner le «manque de transparence» de la Ville qui a rejeté tous leurs projets depuis quelques années sur ce site.
Ouverture de la Ville
La conseillère du quartier, Mélissa Coulombe-Leduc, a répondu qu’elle ne pouvait pas porter le poids des décisions de l’ancienne administration.
«Il n’y a aucun projet qui a été refusé depuis qu’on est arrivés [au pouvoir]. Nous, on souhaite travailler avec M. Lessard», a-t-elle assuré.
D’autres investisseurs et promoteurs ont également dénoncé les agissements de la Ville dans ce dossier et s’étonnent qu’elle se donne «tous les droits» en modifiant le zonage après avoir reçu une demande de permis qui répondait pourtant aux normes en vigueur.
L’homme d’affaires Vincent Dubé a même parlé d’un «viol», ce qui a soulevé l’indignation des animateurs de la soirée.
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