Grand défi Pierre Lavoie: la visite chez le médecin qui a prouvé au fondateur que son message était entendu


Jessica Lapinski
Pierre Lavoie est récemment entré dans le bureau de sa médecin pour faire recoudre une sérieuse coupure. Le grand athlète en est ressorti avec 12 points de suture, mais surtout le cœur rempli d’espoir, et sans doute de beaucoup de fierté.
Bon, le fondateur du Grand défi qui porte son nom n’était pas trop fier de s’être coupé avec un exacto en faisant des rénovations. C’est plutôt que la médecin qui l’a soigné, ce jour-là, faisait partie des premiers jeunes à avoir participé à la récolte des fameux cubes d’énergie.
«Elle a aujourd’hui 26 ans, elle a fait trois fois la course du Grand défi, et son père a participé quatre fois au Grand défi, relate Pierre Lavoie, en entrevue au Journal. Elle m’a dit: “Moi, M. Lavoie, quand les patients entrent dans mon bureau, ils n’ont pas le choix: c’est d’abord l’activité physique, et ensuite la médication.”»
Et améliorer la santé des Québécois par l’activité physique – mieux vaut prévenir que guérir –, c’est l’un des objectifs que s’était fixés M. Lavoie il y a presque deux décennies, quand il a lancé ce qui est devenu une grande tradition annuelle.
Bref, la roue tourne, et Pierre Lavoie en a eu une preuve concrète ce jour-là.
Un peloton renouvelé qui fait sa fierté
La 17e édition du Grand défi Pierre Lavoie se tiendra à compter de jeudi, jusqu'à dimanche, dans la région de Québec. Comme l'an dernier, le départ sera donné à 18 h, jeudi, à partir du village Avril situé sur le campus de l'Université Laval, et l'arrivée se déroulera presque trois jours plus tard au stade du Rouge et Or, dimanche vers 14 h 50.
Une fois de plus, ils seront 4600 cyclistes à participer à l'un des deux événements organisés au cours du week-end, c'est-à-dire le 1000 km et la Grande boucle.

Pierre Lavoie ne crie pas encore victoire, même s'il est particulièrement inspiré par le fait que chaque année, la moitié du peloton en est à sa première participation, et ce, à une époque où la pratique du vélo sur route diminue, en partie pour des enjeux de sécurité.
Un grand pouvoir d'influence
Après tout, notre système de santé est en piteux état et la population a encore trop peu accès à des espaces naturels où elle pourrait bouger gratuitement, explique-t-il, en citant particulièrement l'accès aux lacs et rivières.
Mais de voir que certains des premiers jeunes qui ont participé aux activités liées à son Grand défi occupent désormais des postes d’influence, comme ceux de médecin ou d’enseignant, et qu’ils partagent son message, ça lui fait croire que le Québec a fait un pas en avant.
«Je constate qu'on a un grand pouvoir d'influence, avec tout ce monde qu'on fait marcher, qu'on fait courir. C'est ça que ç'a donné», s'est réjoui un Pierre Lavoie qui prônait par l'exemple mercredi, en livrant l'entrevue pendant qu'il promenait son chien.
La chanson de U2 qui le fait encore vibrer, 17 ans plus tard
Pierre Lavoie s'émeut-il encore devant l'événement qu'il a fait naître, 17 ans plus tard? La réponse est oui. À chaque départ, quand résonnent les notes de Where the Streets Have No Name, de U2, le fondateur est encore rempli de fierté et d'émotions.
Au fil des ans, la chanson est devenue l'hymne de son Grand défi. À tel point que M. Lavoie avait réservé une surprise aux participants du 1000 km, en 2018, quand Bono avait enregistré un message leur étant destiné, dans lequel il racontait notamment son parcours de cycliste gâché par un malencontreux accident à Central Park.
«Je suis encore impressionné par l'humain qui se dépasse, et surtout par l'humain qui se dépasse pour une cause», explique Pierre Lavoie, au sujet de l'émotion qui l'envahit chaque année.
«Je n'ai rien contre ceux qui le font pour eux-mêmes et qui nous livrent des performances extraordinaires, ajoute-t-il. Mais ceux qui, en plus, combinent le don de soi, je trouve que ça donne tout un sens à l'activité physique.»
Le fondateur du GDPL vivra pour une énième fois cette sensation dans les prochaines heures, alors que l'événement se tiendra pour la deuxième fois dans sa forme actuelle à Québec, avant de mettre le cap sur une autre ville qui n'a pas encore été annoncée.
Malgré la pluie
M. Lavoie souligne l’effort déployé par les participants dans les dernières semaines. Les nombreuses averses qu’a connues le Québec ce printemps ont complexifié leur entraînement. «La bonne nouvelle, c’est qu’il annonce beau ce week-end!», lance-t-il, encouragé.
Le fait de tenir l’événement pour une seconde fois dans la région, et sous la même formule, a toutefois simplifié la tâche des employés permanents de l’organisation et celle des nombreux bénévoles qui, par le passé, devaient tout recommencer, chaque année, à de nouveaux endroits.
Cette fois, ce sont près de 220 équipes qui prendront part au 1000 km. Au cours du week-end, ces derniers passeront notamment par l'île d'Orléans, Lac-Beauport, Lévis, Cap-Santé et Lac-Saint-Joseph.
Depuis sa fondation, l'événement a permis d'amasser environ 3 millions $ annuellement, pour un total avoisinant les 40 M$, qui ont été redistribués dans la communauté.