GPCQM: le privé devra faire sa part dans le financement des Mondiaux de cyclisme à Montréal en 2026


Jean-François Racine
MONTRÉAL – À trois ans des Championnats du monde de cyclisme sur route de 2026, qui se tiendront à Montréal, le budget de plus de 40 millions de dollars n’est pas entièrement ficelé, même si le financement du volet sportif va bon train.
Quelques heures avant le départ du 12e Grand Prix cycliste de Montréal dimanche, le patron de l’événement ainsi que les principaux acteurs gouvernementaux étaient réunis symboliquement sur la ligne de départ de l’avenue du Parc pour la traditionnelle coupe de ruban avec quelques athlètes, dont Hugo Houle, Guillaume Boivin, Julien Alaphilippe et Michal Kwiatkowski.

Pour la logistique, les coûts et le prestige, deux aspects semblent désormais immuables. Les différents vainqueurs seront couronnés au même endroit près du monument à sir George-Étienne Cartier et le circuit légendaire du Mont-Royal, qui a marqué le premier titre mondial du Belge Eddy Merckx en 1974 devant Raymond Poulidor, demeure un incontournable.
Un circuit incontournable
Le peloton élite pourrait cependant sortir un peu en périphérie de Montréal pour varier les images en début de course, avant de revenir sur le circuit.
«C’était un parcours très difficile», répète encore le meilleur cycliste de l’histoire dans une vidéo promotionnelle.
«Ça prend des parcours très difficiles pour couronner de grands champions», a aussi mentionné le PDG Sébastien Arsenault, qui travaille d’arrache-pied avec ses effectifs pour réussir à livrer un événement «cinq ou six fois» plus gros que les Grands Prix.

«Montréal aime le vélo. On a toujours aimé le vélo et on le montre au quotidien. Je peux vous garantir que Montréal va continuer à investir massivement pour garder ce positionnement en Amérique du Nord», a notamment affirmé la mairesse Valérie Plante.
Besoin du privé
Sur le plan financier, près de 75% du financement proviendra du secteur public. Le fédéral a annoncé pour les Mondiaux une contribution de 13 millions$ et le provincial a ajouté une somme de 7 millions$. Des enveloppes différentes dans un tel événement surprennent un peu, selon différentes sources.
Le promoteur assure que l’événement gratuit reste à faible risque financier, puisqu’il n’y a pas d’infrastructures à bâtir ou de stade à rénover.
Depuis l’attentat du marathon de Boston, les coûts liés à la sécurité ont toutefois bondi. La pandémie a aussi gonflé les chiffres dans l’événementiel. Sur un montage financier d’environ 40 millions$, avancé en 2020, environ 80% de la somme serait déjà bien attachée. Pour le moment, c’est le volet promotion qui fait figure de parent pauvre.

«Ça va prendre du financement privé. On veut s’assurer que ça ne reste pas le secret le mieux gardé de la planète», a confié Sébastien Arsenault.
Présents lors de l’annonce, les ex-olympiens Karol-Ann Canuel et Antoine Duchesne ont accepté un rôle d’ambassadeur pour les Championnats du monde.
«Nos jeunes auront toujours besoin de modèles. Ces événements peuvent avoir un impact dans leur vie», a aussi mentionné Isabelle Charest, ministre responsable du Sport.

Des impacts et des retombées
D’ici 2026, les déplacements sur le mont Royal pourraient se transformer un peu. L’administration Plante doit dévoiler bientôt son plan pour la voie Camillien-Houde et le chemin Remembrance. Parmi les scénarios envisagés, on souhaite notamment améliorer la sécurité des cyclistes, mais sans interdire complètement les autos.
Il n’est pas encore totalement exclu que des épreuves comme celles des juniors par exemple puissent se tenir ailleurs, notamment à Québec. L’impact dans les rues de Montréal sera important pendant près de la moitié du mois de septembre 2026 et il est possible que les discussions à venir provoquent quelques surprises.
Selon le promoteur, les retombées économiques pourraient atteindre 200 M$.
Les Championnats du monde route UCI n’ont eu lieu qu’à 10 reprises en dehors de l’Europe depuis 1921. À Montréal, les épreuves sont prévues du 20 au 27 septembre 2026, une semaine seulement après les deux Grands Prix Cyclistes de Québec et de Montréal.
Rappel
L’Union cycliste internationale (UCI) avait confirmé, en 2022, que Montréal accueillerait les Championnats du Monde Route UCI 2026.
Le projet sera piloté par le promoteur des Grands Prix Cyclistes de Québec et de Montréal.
Septembre 2026 sera donc un mois entièrement consacré au cyclisme alors que deux Grands Prix auront lieu au Québec, en plus des Mondiaux qui offriront une programmation sur une semaine complète. Les cyclistes seront donc au Québec pendant une longue période.
Il s’agira aussi du 50e anniversaire des Jeux olympiques de Montréal.
En 2015, les Mondiaux ont été organisés à Richmond, aux États-Unis. En 2003, Hamilton avait accueilli l’événement au Canada.
Les Championnats du Monde Route UCI en chiffres
- Des compétitions sur 8 jours
- Événement gratuit
- 1000 athlètes
- 11 titres à défendre
- Plus de 75 pays représentés
- Plus de 5000 membres d’équipes, officiels, membres de l’UCI et invités
- Plus de 800 médias accrédités
- Plus d’un demi-million de spectateurs attendus
- 250 millions de téléspectateurs dans 150 pays
D’ici 2026, les prochains Mondiaux de cyclisme auront lieu en Suisse en 2024 et au Rwanda en 2025.
Montréal s’est vu attribuer le Label UCI Bike City par l’UCI qui récompense les villes et les régions qui, en plus d’accueillir des épreuves majeures UCI, s’engagent en faveur du développement et de la promotion du cyclisme au sein de leur population et investissent dans les infrastructures.
En fin de journée samedi, le Critérium National a couronné Pierre-Olivier Boily chez les maîtres, Camille Desrochers Laflamme chez les femmes et Francis Izquierdo-Bernier dans la course élite.