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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Goûchy Boy ne donnera pas sa version des faits à son procès pour agression sexuelle

Le comédien connu pour son rôle dans la série «Unité 9» aurait agressé et harcelé une ancienne fréquentation

Pierre-Paul Poulin / Le Journal de Montréal / Agence QMI
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Photo portrait de Erika Aubin

Erika Aubin

2023-10-13T15:02:25Z
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Le comédien Goûchy Boy qui n’a pas offert sa version des faits à son procès pour agression sexuelle croit tout de même qu’il devrait être acquitté, car il estime que son ancienne flamme rencontrée sur un plateau de tournage «exagère et présente une version trompeuse».

• À lire aussi: Procès de Goûchy Boy pour agression sexuelle: un «climat de peur» dans sa relation amoureuse avec la plaignante

«Elle se souvient d’un paquet d’éléments lié à son infidélité, mais pas des détails cruciaux», a lancé d’emblée l’avocate de la défense, Me Kristina Markovic, lors des plaidoiries cet après-midi au palais de justice de Longueuil.

Le comédien, de son vrai nom Ugochukwu Chijoke Onyechekwa, subissait son procès pour avoir agressé sexuellement, séquestré et harcelé une fréquentation qu’il avait rencontrée sur un plateau de tournage.

L’accusé de 52 ans est entre autres connu pour son rôle du gardien de prison Koffi Yatabéré dans la populaire série télé Unité 9 ainsi que pour ses apparitions dans 19-2 et Cheval-Serpent.

L’acteur Goûchy Boy dans son rôle de gardien de prison dans Unité 9. PHOTO COURTOISIE
L’acteur Goûchy Boy dans son rôle de gardien de prison dans Unité 9. PHOTO COURTOISIE Photo courtoisie
Détails oubliés

Leur relation d’abord fusionnelle aurait rapidement dérapé, selon le témoignage de la plaignante, dont l’identité est protégée par la cour. Lors d’une nuit dans une chambre de motel, il aurait forcé une relation sexuelle malgré ses refus et qu’elle pleurait.

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Mais selon la défense, il est peu crédible que la plaignante ne se souvienne pas d’éléments cruciaux comme qui a pris le condom, des vêtements qu’elle portait ou même si elle en portait pendant la pénétration. 

«On ne lui demande pas de quelle couleur était les rideaux, les murs de la chambre ou de la literie, a fait valoir Me Kristina Markovic. Comment et pourquoi elle ne s’en souvient pas? Parce qu’il n’y a pas eu d’agression sexuelle.»

Me Kristina Markovic a également remis en doute les raisons qui ont poussé la plaignante à porter plainte en faisant allusion au fait que Goûchy Boy lui a été infidèle pendant leur relation amoureuse.

«La colère qu’elle entretient en ce moment à l’égard de monsieur nuit à sa crédibilité. Elle a toutes les raisons de lui en vouloir», a-t-elle dit. 

Tout à fait normal

De son côté, la procureure de la Couronne a répliqué en disant qu’il est normal qu’une victime ayant vécu une agression sexuelle – un événement traumatisant – oublie des détails.

«Ça ne suscite pas de doute raisonnable», a souligné Me Tiziana Daniele. 

Pour aider le juge Christian Jarry à rendre un verdict, elle a rappelé l’existence d’un enregistrement d’une conversation pendant laquelle la plaignante confronte le comédien sur la présumée agression.

«Ce qui est pertinent c’est la réaction de l’accusé. Il n’y a pas de négation. Il lui demande plutôt si elle est fâchée, si elle l’aime encore. Il dit [en anglais]: “ Je suis désolé, je vais arranger les choses”», a cité Me Daniele.

La présumée victime aurait ensuite eu du mal à couper les liens avec Goûchy Boy. Selon sa version, elle craignait notamment pour sa sécurité ou encore qu’il publie sur Facebook des vidéos d’elle nue si elle le laissait.

Le comédien l’aurait bombardé de messages et d’appels et se serait même rendu à plusieurs reprises à son domicile situé à plusieurs heures de route de chez lui.

On ne saura jamais la version de Goûchy Boy sur ces événements puisqu’il a décidé de ne pas témoigner pour sa défense, ce qui est son droit fondamental.

Le magistrat rendra son verdict en décembre prochain. L’accusé a subi un premier procès pour agression sexuelle en 2021, mais il a été acquitté. Dans un autre dossier, un troisième procès l’attend pour une agression sexuelle qui serait survenue sur une personne de moins de 14 ans en 1990.

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