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L'article provient de 24 heures

Des montagnes de déchets: Goodfood, Cook it, HelloFresh, est-ce que c'est si pire pour l'environnement?

Les déchets générés par une boîte HelloFresh de trois recettes, deux portions. Plusieurs de ces emballages ne sont pas recyclables.
Les déchets générés par une boîte HelloFresh de trois recettes, deux portions. Plusieurs de ces emballages ne sont pas recyclables. Élizabeth Ménard
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Photo portrait de Élizabeth Ménard

Élizabeth Ménard

2024-02-14T12:00:00Z
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Les boîtes de repas prêts-à-cuisiner génèrent des quantités importantes de déchets. Mais à quel point sont-elles dommageables pour l’environnement? La réponse pourrait vous surprendre. On fait le point.

• À lire aussi: GoodFood, Cook it, HelloFresh: à quel point c'est plus cher de cuisiner ses propres repas?

On a pris en photo les déchets générés par trois boîtes repas distribuées au Québec: Goodfood, HelloFresh et Cook it. Les images sont frappantes. 

Notre idée de base, c’était qu’elles sont probablement terribles pour l’environnement. Après tout, comment penser autrement en voyant ces montagnes de déchets?  

Les déchets générés par une boîte Cook it de trois recettes, deux portions. Certains de ces emballages ne sont pas recyclables.
Les déchets générés par une boîte Cook it de trois recettes, deux portions. Certains de ces emballages ne sont pas recyclables. Élizabeth Ménard

Mais l’habit ne fait pas le moine et il ne faut pas toujours se fier aux apparences.  

Ne reculant devant rien, surtout pas à l’idée de passer l’après-midi à faire des lectures scientifiques en écoutant de la musique, on s’est rendus sur Google Scholar pour éplucher tout ce qui s’est écrit sur le sujet. Voici ce qu’on a découvert. 

Les boîtes repas réduisent réellement le gaspillage alimentaire 

Grâce au portions prédéterminées, les boîtes repas réduiraient le gaspillage alimentaire. Pas seulement celui qui a lieu chez les consommateurs, mais aussi celui qui survient lors de la préparation des aliments. 

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Non, ce n’est pas qu’un argument marketing, c’est bien documenté.

Au Québec, le gaspillage alimentaire représente près de 30% de l’empreinte environnementale de notre alimentation. 

L’éviter est donc LE geste écolo numéro un. Et ça tombe bien parce que ça ne demande pas de grands renoncements. Au contraire, on est gagnants, économiquement, à moins gaspiller.  

En 2022, une étude effectuée dans six pays différents avec 955 ménages a conclu que les boîtes repas permettaient de réduire le gaspillage alimentaire de pas moins de 38%. Et ce n'était pas la première étude à arriver à des conclusions similaires.

Oui, mais les déchets? 

La livraison à domicile aurait également le mérite de réduire les émissions de GES liées au transport puisqu’on évite l’étape de l’épicerie à la maison.  

En 2019, une analyse de cycle de vie de l’Université du Michigan a conclu qu'un repas issu de l’une de ces boîtes émettait 33% moins de gaz à effet de serre (GES) qu’un repas avec des aliments achetés à l’épicerie. 

C’est bien beau tout ça, mais c’est quoi le rapport avec les emballages? Le rapport, c’est que la réduction du gaspillage alimentaire, couplée à la livraison optimisée, est tellement importante qu’elle compenserait pour les déchets supplémentaires générés par les boîtes repas, selon l’étude de 2019.  

Ces conclusions sont spécifiques aux boîtes qui ont été analysées pour cette étude et non pas à celles dont il est question ici. Plusieurs facteurs pourraient faire varier ces résultats. 

Mais on peut extrapoler et conclure que si les boîtes repas vous permettent de moins gaspiller et de vous rendre moins souvent à l’épicerie, elles peuvent être une solution gagnante pour vous d’un point de vue environnemental. 

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Évidemment, si vous allez faire votre épicerie à pied et que vous ne gaspillez pas beaucoup, ces boîtes ne vous aideraient pas à réduire votre empreinte et pourraient même la hausser.  

Les déchets générés par ces entreprises sont tout de même importants. Elles auraient la possibilité de réduire encore plus leur bilan environnemental en minimisant les emballages et en favorisant le réemploi. Il reste à savoir si elles en ont la volonté. 

L’important, c’est ce qu’on mange 

On a souvent tendance à obséder sur les emballages parce que c’est la pollution qui est la plus visible aux yeux des consommateurs.  

Mais en réalité, ils ne représentent que 5,5% de l’empreinte environnementale de notre alimentation alors que celle de la production, transformation et distribution s’élève à 58%. 

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Autrement dit, peu importe où on achète nos aliments, que ce soit à l’épicerie ou via un service de boite repas, l’important, c’est surtout ce qu’on mange.  

• À lire aussi: Au-delà du tofu: commencez par remplacer le boeuf par du poulet (et la planète s’en portera mieux)

Le boeuf, par exemple, est près de 10 fois plus émetteur de GES que le poulet. Ainsi, une personne soucieuse de son bilan environnemental pourrait simplement exclure le boeuf ou, mieux, toutes les protéines animales, de ses choix de recettes.  

Pour en savoir plus sur l’empreinte environnementale de notre alimentation, procurez-vous le livre Vivre avec une seule planète - Guide pour diminuer son empreinte écologique au quotidien, de la collection 24 heures.

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