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L'article provient de Le Journal de Québec
Justice et faits divers

Glissement de terrain à Saint-Thuribe: «Il fallait qu’on parte au plus vite»

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Photo portrait de Jérémy Bernier

Jérémy Bernier

2025-07-17T15:35:09Z
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SAINT-THURIBE | Dans Portneuf, les agriculteurs qui demeurent à proximité du glissement de terrain, qui continue de grandir, ont eu toute une frousse quand ils ont réalisé qu’une partie de leur champ avait tout simplement disparu.

• À lire aussi: Glissement de terrain majeur dans Portneuf: plus de 2000 mètres carrés emportés

«J’ai entendu comme un grondement de tonnerre, mais il n’annonçait aucune pluie à la météo. Jamais je ne me serais attendu à ça!», lance Sylvain Trottier, copropriétaire d’une ferme familiale dans la municipalité.

Le Journal a rencontré l’homme au centre communautaire de Saint-Thuribe jeudi matin, comme l’électricité a été coupée chez lui en raison des poteaux d’Hydro-Québec qui ont sombré dans le gouffre.

Sylvain Trottier, qui a perdu une partie de ses terres cultivables à la suite du glissement de terrain, a été pris en photo à la limite du périmètre de sécurité entourant le gouffre.
Sylvain Trottier, qui a perdu une partie de ses terres cultivables à la suite du glissement de terrain, a été pris en photo à la limite du périmètre de sécurité entourant le gouffre. Photo Jérémy Bernier

C’est son fils qui lui a fait réaliser la gravité de la situation quand il l’a appelé en pleine nuit. En sortant son chien, qui refusait de dormir, le jeune homme a réalisé qu’il n’avait plus de cabanon et qu’un hangar s’était volatilisé.

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«Il m’a dit: “Le terrain est en train de glisser, je crisse mon camp!” C’est là que l’adrénaline a embarqué», lance M. Trottier, qui a appelé directement les secours, alors qu'il est lui-même pompier volontaire.

«Il fallait qu’on parte au plus vite», ajoute-t-il.

La maison blanche que l’on aperçoit au bord du gouffre est celle du fils de M. Trottier, qui a été alerté de la situation par son chien.
La maison blanche que l’on aperçoit au bord du gouffre est celle du fils de M. Trottier, qui a été alerté de la situation par son chien. Photo STEVENS LEBLANC
Un cratère qui s’agrandit

M. Trottier et sa femme ont donc fait des allers-retours sur le rang de la Rivière-Blanche Est pour rapatrier leur famille.

«On se rend compte que c’était peut-être un peu risqué, mais on ne voyait pas l’ampleur de l’affaissement», souligne l’homme, rappelant que la route était scindée en deux au petit matin.

Les premières estimations évaluaient à environ 2500 m2 la superficie du trou laissé par le glissement de terrain. D’après le ministère de la Sécurité publique, c’est maintenant au moins 15 000 m2 de sol glaiseux qui a été emporté.

Des bâtiments désaffectés ont sombré dans le trou.
Des bâtiments désaffectés ont sombré dans le trou. Photo STEVENS LEBLANC

Et Le Journal a pu constater que des parcelles importantes se détachaient encore du pourtour du «cratère», jeudi matin, suscitant l’inquiétude de l’agent de sécurité chargé de la surveillance du périmètre.

«Les analyses ne pourront se faire tant que les mouvements de sol seront encore perceptibles [...], mais selon les ingénieurs, ça ne devrait pas dépasser le périmètre de sécurité installé à 50 m du gouffre», mentionne Sylvain Gallant, directeur régional au ministère de la Sécurité publique.

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• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Alexandre Dubé, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

De retour au travail

Bien que deux des trois maisons évacuées aient pu être réintégrées, une troisième demeure inaccessible, alors qu’une partie du solage pend littéralement dans le vide.

La famille qui résidait dans la troisième demeure a été sauvée grâce aux jappements de leur chien.

«Le chien il jappait, il jappait, je me demandais ce qui avait. J’entendais des bruits comme un tonnerre. C’est là que j’ai vu tout le terrain à côté de la maison partir», raconte le père de famille Pierre-Luc Trottier.

Leurs deux jeunes enfants se trouvaient aussi dans la maison au moment du glissement de terrain.

«La seule affaire qui m’ait passé par la tête c’était mes garçons, j’ai attrapé le plus jeune, il a pris le plus vieux, puis on est sorti de là», précise la mère Cindyloup Nolet.

Dans le village, les offres d’entraide fusent de toutes parts pour s’assurer du bien-être de la famille touchée par les événements.

Le maire de Saint-Thuribe, Jacques Delisle, souligne l’importante entraide dans la communauté.
Le maire de Saint-Thuribe, Jacques Delisle, souligne l’importante entraide dans la communauté. Photo Jérémy Bernier

«Je reçois des téléphones de plein de monde qui veulent offrir du linge, de la nourriture, de l’argent, même une maison! Les gens sont solidaires», observe le maire de Saint-Thuribe, Jacques Delisle.

De son côté, et malgré la situation loin d’être idéale, Sylvain Trottier était déjà en train de faire les foins mercredi soir.

«Le travail à la ferme n’arrête jamais!», lance-t-il en riant.

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