Girard dépose le projet de loi 1 pour limiter les hausses de tarifs
Le gouvernement Legault ne prévoit pas de nouvelle mesure contre l’inflation


Marc-André Gagnon
Outre les mesures déjà annoncées, dont le plafonnement de la hausse des tarifs gouvernementaux à 3 % prévue dans son projet de loi 1, le gouvernement Legault ne prévoit pas en faire davantage pour aider les Québécois à affronter l’inflation.
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Comme prévu, le ministre des Finances, Eric Girard, a déposé jeudi la toute première pièce législative du second mandat de la CAQ, qui vise à limiter à 3 % l’indexation de la plupart des tarifs gouvernementaux, du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2026.
« Sans ce projet de loi, l'indexation aurait été de plus de 6 % en 2023 », a rappelé M. Girard, qui chiffre le coût de cette mesure à 1,1 milliard $ sur cinq ans.
« Concrètement, on parle de quoi? Permis de conduire et immatriculation, contribution aux CHSLD, chambres privées, semi-privées, tarifs de stationnement des hôpitaux, contribution aux services de garde, frais de permis de chasse et pêche, accès aux parcs de la SEPAQ, demande de sélection des immigrants », a énuméré le ministre des Finances. Les tarifs d’électricité devront quant à eux faire l’objet d’un projet de loi distinct.
Insuffisant, disent les oppositions
Pour les partis d’opposition, cette mesure, qui s’ajoute à celles prévues dans le « bouclier anti-inflation » de la CAQ, dont l’envoi, ce mois-ci, de chèques de 400 à 600 $, demeure insuffisante. Selon un, un gel pur et simple et tarifs aurait été préférable.
« Ce qui est proposé par les oppositions, c'est seulement un gel pour une année. Nous, on a jugé que c'était important de donner de la prévisibilité sur quatre ans », a répliqué le ministre Girard.
« Lorsqu'on gèle les tarifs, après ça, lorsqu'on veut les dégeler, ça crée des tensions, on a des difficultés », a-t-il ajouté, en rejetant la demande des partis d’opposition.
« D'un côté, on me dit que j'en fais trop, puis de l'autre côté, on me dit que je n'en fais pas assez, ça m'indique qu'on a trouvé un bon équilibre », a lancé M. Girard.
Gel réclamé
« Augmenter tout le monde de 3 %, c'est empirer le problème plutôt que faire partie de la solution », a déploré le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, en point de presse.
« Ce n'est pas à 3 % du tarif qu'il faut geler les tarifs des sociétés d'État, il faut les geler, point, à zéro », a martelé pour sa part le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.
Réagissant au discours inaugural, le chef libéral par intérim Marc Tanguay a déploré que le montant de 2000 $ pour les 70 ans et plus, qui devrait être confirmé dans la mise à jour économique du 8 décembre prochain, soit imposable.
« Nous, ce que l'on dit, c'est qu'il ne devrait pas être imposable, il ne devrait pas être sous forme de crédit », a soutenu M. Tanguay. Le PLQ demande aussi à ce que les décisions concernant les tarifs d’électricité soient remises entre les mains de la Régie de l’énergie. « Ce qu'on propose, c'est qu'il y ait gel des tarifs d'Hydro-Québec jusqu'à ce qu'on revienne à un processus indépendant de fixation des hausses », a plaidé M. Tanguay.